Les Français prennent moins leur voiture à cause du prix de l’essence

 
 
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Des automobilistes sur la route des vacances près de Canéjan, le 19 août 2006 (Photo : Patrick Bernard)

[08/09/2006 16:27:25] PARIS (AFP) Les Français ont moins pris leur voiture en 2005 qu’auparavant: pour la première fois depuis près de 30 ans, la circulation des véhicules particuliers a diminué sous l’effet de la hausse des carburants et du développement de l’offre de transports collectifs.

Selon une étude du ministère des Transports publiée vendredi, la circulation des voitures particulières a baissé de 1,4% en 2005 en France, “pour la première fois depuis 1974, année du premier choc pétrolier”, lorsque les tensions géopolitiques au Proche-Orient avaient fait bondir les cours du pétrole.

En 2005, l’automobile a représenté 83% du transport intérieur en France, les transports ferroviaires 10%, les autobus et cars 5%, et enfin le transport aérien 2%.

Après avoir augmenté en moyenne de 2% par an pendant les années 90, la circulation des voitures (mesurée en véhicules-kilomètres) en France a peu à peu ralenti, ne croissant plus que de 0,6% par an entre 2000 et 2004, année de “stabilisation du trafic”.

“L’augmentation des prix du carburants depuis 2003 explique en partie la baisse de l’usage de la voiture en 2005”, estime l’auteur de l’étude, Guillaume Wemelbeke.

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Evolution des modes de transport en France

La voiture coûte en effet de plus en plus cher au consommateur, et de ce fait “les ménages ajustent leurs comportements face à la hausse des prix des carburants”, relève-t-il dans son étude sur la “mobilité des Français en 2005”.

Non seulement les Français prennent moins la voiture mais ils en achètent moins qu’avant: “La croissance du parc automobile est désormais faible”.

Ce sont surtout les prix à la pompe qui douchent l’enthousiasme des automobilistes: ils ont augmenté ces deux dernières années de 24%, note M. Wemelbeke.

Le baril de pétrole est passé en effet d’une trentaine de dollars fin 2003 à plus de 75 en 2006, en raison d’une demande mondiale en hausse et de tensions géopolitiques persistantes dans les régions productrices.

Cette hausse spectaculaire des prix de l’essence a aussi entraîné une baisse de la consommation de carburant: elle a diminué d’environ 0,8% par an durant la période 1999-2005.

Une décrue qui s’explique aussi toutefois “par une baisse de la consommation moyenne des voitures” (6,91 litres pour 100 km en 2005 contre 8,2 en 1990) et par celle de la vitesse moyenne des conducteurs (-6 km/h à 83,1 km/h), selon l’étude.

Les autoroutes sont les moins touchées par le recul de la circulation des véhicules particuliers: elle y a augmenté en 2005, mais de 0,6% seulement, après une croissance de 2,3% par an entre 2001 et 2005.

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La station de métro Gare de Lyon à Paris (Photo : Joël Saget)

Parallèlement à la baisse de la circulation automobile, la fréquentation des transports collectifs est en constante progression.

“Ils bénéficient d’une augmentation et d’une amélioration de l’offre mais aussi de prix attractifs”, comparé à la voiture, souligne l’étude sur la mobilité des Français.

Depuis 1996, la circulation par transport collectif n’a cessé d’augmenter tous les ans (sauf en 2003), en particulier pour le ferroviaire (trains et métro) et surtout à Paris.

Selon l’étude, les tarifs des transports collectifs n’ont que “modérément” augmenté depuis 1999, avec une hausse moyenne annuelle de 1,8% soit “à peine plus vite que l’inflation (+1,5%)”.

Le secteur profite également de la progression des subventions publiques. Pour les longs trajets, c’est le TGV qui porte la croissance de la circulation, au détriment du transport aérien, lorsque les deux modes de transport sont en concurrence. La circulation sur les vols intérieurs, qui avait progressé fortement entre 1990 et 2000 (+2,9% en moyenne), s’est repliée en 2005 à ses niveaux de 1995.

En revanche, vers l’étranger, la circulation des Français en avion progresse, avec notamment une hausse de 7,8% en 2005.

 08/09/2006 16:27:25 – © 2006 AFP