Hôtellerie-restauration : pas d’accord sur les salaires mais des avancées

 
 
SGE.KZM75.070906092220.photo00.quicklook.default-245x153.jpg
Une cuisinière donne la dernière touche à un plat de coquilles Saint-Jacques dans les cuisines d’une taverne, le 21 décembre 2005 à Caen (Photo : Mychele Daniau)

[07/09/2006 09:22:36] PARIS (AFP) Les syndicats et le patronat des hôtels, cafés, restaurants (HCR) ne sont pas parvenus à un accord, mercredi, sur le temps de travail et les salaires, mais se sont donnés rendez-vous le 22 septembre, avec l’espoir de conclure, selon des sources concordantes.

Ce nouveau report laisse planer sur un secteur privé de grille salariale depuis 1997 et placé sous perfusion de milliards d’euros d’aides publiques, la menace d’une décision radicale du Conseil d’Etat. Selon la CFDT, qui l’a saisi, il pourrait en effet annuler à la mi-septembre l’accord de juillet 2004 qui avait porté à 39 heures la durée du travail en contrepartie d’une 6e semaine de congé.

Une décision qui contraindrait les quelque 180.000 employeurs du secteur à payer rétroactivement 18 mois d’heures supplémentaires aux 800.000 salariés.

“Bien sûr, nous n’excluons pas le risque d’une décision du Conseil d’Etat d’ici notre prochaine réunion, mais je pense que dans sa sagesse et devant la volonté manifestée de négocier de l’ensemble des partenaires, il surseoira à statuer”, a indiqué Didier Chenet, président du Synhorcat (patronat), à l’issue d’une commission paritaire de plus de cinq heures.

“On n’a rien conclu mais les négociations continuent et c’est ce qui est le plus important, ce n’est pas du tout un échec: nous avons prévus de nous retrouver le 22”, a ajouté M. Chenet.

De son côté, Stéphane Fustec, responsable de la CGT-Commerce, a déploré la division des syndicats de salariés, “mais aussi des fédérations patronales”, sur les projets présentés mercredi, y voyant “un échec”.

La réunion a de fait débuté dans la confusion et une profonde division alors que la CGT avait espéré rassembler les parties sur un nouveau texte qui se voulait “plus lisible et plus sûr” que le précédent, élaboré en commun par la CFDT et le ministère du Travail.

Le nouveau document, qui reprenait des revendications chères aux signataires de l’accord de juillet 2004 (FO, CFTC et CFE-CGC) sur le maintien de la sixième semaine, a provoqué un “certain flottement” au début de la négociation, avant que les discussions ne s’apaisent, selon une source proche du dossier.

Ainsi, lors d’une interruption de séance, André Daguin, président de l’Umih (Union des métiers de l’industrie hôtelière), la plus grosse fédération patronale, avait estimé “être sur le bon chemin”.

“On est plutôt sur le bon chemin: on est passé de la méfiance négative à l’agressivité positive. J’ai le sentiment que, sur le fond, on est près d’un accord, mais reste l’habillage”, avait alors expliqué M. Daguin à l’AFP.

Le président de l’Umih s’était même déclaré “surpris de la volonté de la CGT de venir à (la) rencontre” du patronat.

“Les choses avancent petits pas par petits pas”, avait aussi résumé la CFDT. “Il n’est pas impossible qu’on arrive à un accord”, avait même avancé Johanny Ramos (CFDT-Services) peu avant la fin de la réunion.

Le choix entre le maintien de la “sixième semaine” ou de son “paiement en monnaie sonnante et trébuchante” ferait l’objet d’une clause de l’accord, a indiqué M. Ramos, affirmant que “tout le monde est d’accord pour supprimer les heures d’équivalence déjà condamnées par Bruxelles”.

“Le 22 septembre nous travaillerons sur un texte de la majorité des syndicats de salariés enrichis par les discussions d’aujourd’hui”, a conclu, côté patronal, le président du Synhorcat, se voulant “résolument optimiste”.

 07/09/2006 09:22:36 – © 2006 AFP