La France se dote d’un label aérien pour rassurer les passagers

 
 
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Le ministre délégué au Tourisme Léon Bertrand (D) s’exprime devant le ministre des Transports Dominique Perben lors d’une conférence de presse, le 04 septembre 2006 à Paris (Photo : Joël SAGET)

[04/09/2006 14:43:07] PARIS (AFP) Le gouvernement français a fini lundi par lancer un label aérien, décerné aux compagnies sûres et de qualité, après une série de mésaventures de touristes français bloqués à l’étranger et plus de deux ans après la catastrophe aérienne de Charm-el Cheikh.

Le ministre des Transports, Dominique Perben, et le ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand, ont présenté à la presse ce label “Horizon” attribué, sur la base du volontariat, aux compagnies aériennes satisfaisant à un cahier des charges précis.

“Ce label offre des garanties en matière de sécurité, de transparence et de qualité de service”, a assuré M. Perben. “Ce que nous voulons, c’est que les Français puissent voyager en sécurité”, a-t-il ajouté.

Proposé dès début 2004 par son prédécesseur, Gilles de Robien, sous la forme d’un “Label Bleu”, après l’accident de la compagnie charter égyptienne Flash Airlines à Charm-el Cheikh, qui avait fait 148 victimes, le projet de label aérien a tardé à voir le jour.

Après une série d’accidents d’avion survenue en août 2005, la France avait publié en revanche une liste, certes restreinte, de compagnies aériennes bannies. En mars 2006, l’Union européenne lui avait emboîté le pas en rendant publique une “liste noire” commune de près d’une centaine de compagnies aériennes jugées dangereuses.

Le tout nouveau label, présenté lundi, est créé dans le but de prévenir les risques liés aux déplacements des touristes à l’intérieur ou au départ du territoire français.

La France espère faire des émules en Europe: M. Perben a “bon espoir de faire passer cette idée au niveau européen”, tout comme la France a joué, selon lui, un rôle de précurseur en matière de “liste noire” des compagnies bannies.

Pour le consommateur, ce label est assorti de l’assurance de “connaître exactement l’identité de la compagnie aérienne” proposée par son agence de voyage, a expliqué M. Perben. Il implique aussi la garantie que ses réclamations soient suivies d’effet en cas de litige.

Depuis mars 2006, les agences de voyage en France sont obligées de communiquer à leurs clients, au moment de l’achat, “l’identité du transporteur effectif”. Un règlement européen comparable a été adopté en juin par l’Union européenne.

Les deux ministres s’exprimaient à l’issue d’une réunion avec les professionnels du tourisme, convoquée à la suite de problèmes de rapatriement de touristes bloqués cet été en Turquie et en Israël, en raison de litiges financiers entre agences de voyage et compagnies aériennes.

M. Bertrand a esquissé quatre pistes de réflexion visant à améliorer “la protection du consommateur en matière de transport touristique”, qui devraient déboucher “d’ici la fin de l’année” sur des mesures concrètes.

Outre l’extension aux vols “secs” de la “garantie de retour” existant déjà pour les voyages à forfait (vol et hôtel), il a évoqué le renforcement du contrôle des agences qui affrètent des avions et une meilleure information en amont sur les “agences à risques”.

Il faut aussi, a-t-il estimé, “faire la chasse aux canards boîteux pour éviter qu’un tout petit nombre ne jette l’opprobe sur l’ensemble de la profession”.

La liste des compagnies labellisées, consultable sur un site Internet, sera élaborée par le Comité national pour la sécurité et la transparence dans les transports aériens touristiques (CNTT), présidé par René-Marc Chikli, président du Centre d’études des tour-opérateurs (CETO).

“C’est un label qui a mis du temps à se mettre en place”, en attendant la mise en place effective de normes de certification de compagnies aériennes, a commenté M. Chikli, en exprimant l’espoir qu’il servira à “rassurer les consommateurs”.

 04/09/2006 14:43:07 – © 2006 AFP