Airbus teste pour la première fois l’A380 avec des passagers volontaires

 
 
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Un des Airbus A380 destinés au test de confort des passagers décolle de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le 4 septembre 2006 (Photo : Eric Cabanis)

[04/09/2006 17:06:26] TOULOUSE-BLAGNAC (AFP) Airbus a réalisé avec succès lundi au départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac le premier des quatre vols destinés à tester le confort et les services de son avion géant A380, avec comme passagers 474 salariés choisis parmi des milliers de volontaires.

Au retour de ce vol de sept heures, tous les commentaires de ceux ayant accepté de parler à la presse insistaient sur le silence et l’espace dans la cabine.

“Fabuleux, impressionnant, on ne sent pas que l’avion décolle, il est très bien isolé, et quand on se croise on ne se gêne pas”, a résumé Ludovic Lesbats, un jeune salarié d’Airbus Toulouse travaillant sur l’avion de transport militaire A400M.

L’A380, venu embarquer et débarquer ses passagers à quelques dizaines de mètres des terminaux de l’aéroport, a de nouveau stupéfait les curieux par ses dimensions (24 m de haut, 73 m de long).

“Les remarques qui m’ont été faites pendant le vol portent sur le silence, sur l’établissement très progressif de la poussée au décollage, personne n’a ressenti d’accélération brutale”, a confirmé au retour le chef-pilote d’essais Jacques Rosay qui a parlé de “réussite totale”.

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Fiche technique de l’Airbus A380

Parti à 10H00, l’avion a parcouru 6.500 km au-dessus de l’Europe pour ce premier des quatre vols d’essai avec passagers baptisés “early long flights” (ELF). Ils doivent permettre à l’avionneur d’évaluer l’environnement et les systèmes cabine avant les phases finales de certification technique.

15.000 salariés du groupe avaient postulé pour effectuer ces quatre vols, dont sept membres du bureau de Pékin. Le sort a désigné Linda Xu, 32 ans, comptable. Interrogée avant le départ, elle s’est dit “très chanceuse” avant d’ajouter en souriant: “Il y a une partie travail pendant le vol, mais pour moi, ça sera surtout l’aspect loisirs qui prévaudra”.

Tous les passagers, originaires d’une douzaine de pays, principalement européens, devaient remplir plusieurs questionnaires pendant et après le vol. Airbus insiste sur l’importance des “commentaires humains” recueillis auprès de ces “vrais passagers” avant l’exploitation commerciale de l’appareil.

A bord, une équipe de 23 (bien 23) hôtesses et stewards appartenant à la compagnie allemande Lufthansa, renforcée par des personnels d’Airbus, a elle aussi testé les conditions de service.

Ce troisième A380 d’essais, baptisé “MSN002”, est le premier exemplaire ayant reçu un équipement de cabine complet. Il avait embarqué lundi une vingtaine d’experts cabine de l’avionneur et des équipementiers pour vérifier le conditionnement d’air, l’éclairage, l’acoustique, le système de divertissement en vol, les cuisines, les circuits électrique et d’évacuation des eaux usées.

C’est cet appareil, entièrement équipé à Hambourg (Allemagne) en configuration triclasse, qui servira également aux trois autres vols d’essai cabine d’une durée de 10, 12 et 15 heures, prévus d’ici le 8 septembre.

Le tout premier A380, a effectué son premier vol le 27 avril 2005, sans sièges, mais bardé de testeurs électroniques. Depuis, cinq appareils d’essai ont totalisé 1.900 heures de vols en 600 vols sous toutes les latitudes. La certification technique est attendue fin 2006, juste avant la livraison du premier appareil à la compagnie Singapore Airlines.

Le premier “vol habité” est intervenu le jour où Airbus nommait Mario Heinen comme directeur du programme A380, à la place de Charles Champion, qui paie ainsi les retards de production annoncés en juin dernier.

 04/09/2006 17:06:26 – © 2006 AFP