Le chômage poursuit sa décrue en France et repasse sous les 9%

 
 
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Le taux de chômage repasse sous la barre des 9%

[31/08/2006 06:33:06] PARIS (AFP) Le chômage est revenu en juillet à son niveau de mars 2002, à 8,9% de la population active, le Premier ministre comptant accélérer cette tendance pour repasser sous la barre des 8% en 2007, grâce à de nouvelles mesures pour l’emploi qu’il dévoilera jeudi.

En juillet, le nombre de demandeurs d’emploi a enregistré un nouveau recul de 1,2% par rapport à juin, pour s’établir à 2.159.900 personnes, selon les chiffres du ministère de l’Emploi, rendus publics mercredi soir.

Le taux de chômage revient ainsi à 8,9% (après 9,0% en juin), un point bas qu’il n’avait plus atteint depuis mars 2002 (après s’être installé à ce niveau en novembre 2001). C’est “la confirmation” que “la croissance est de retour dans notre pays”, s’est félicité le ministre de l’Economie, Thierry Breton, soulignant que le chômage était “pour la première fois” revenu à un niveau inférieur à celui auquel il se situait lors de l’arrivée de la droite aux affaires.

“La tendance engagée en février 2005 se confirme. On commence à rentrer dans un cercle vertueux”, a lui aussi jugé le ministre de l’Emploi, Jean-Louis Borloo. En un an et demi, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 314.000. “Il est tout à fait possible de revenir à un taux de 7,9% d’ici la fin de 2007 et peut-être avant”, a-t-il assuré, soulignant que la France était “encore très loin d’une performance idéale”.

En juillet, le Premier ministre avait annoncé son intention de faire passer le nombre de chômeurs sous la barre des 2 millions d’ici le début de 2007, peu après que Jacques Chirac eut fixé comme objectif de repasser sous un taux de 8% d’ici l’été prochain. Pour ce faire, Dominique de Villepin doit dévoiler jeudi à Troyes la “troisième phase” de son plan pour l’emploi, axée sur “le développement des services à la personne”, “les chômeurs de longue durée de plus de 50 ans” et “les jeunes non qualifiés”. Dans les quartiers difficiles, où le chômage est parfois quatre fois supérieur à la moyenne nationale, seront créés des “groupes solidarité-emploi”, qui rassembleront le service public de l’emploi et des élus locaux pour “aller à la rencontre des jeunes et leur trouver un emploi”.

Mais conformément au souhait du président de la République, qui a demandé au gouvernement “d’accélérer son action”, il devrait aussi se pencher sur d’autres fronts, en renforçant les aides à la création d’entreprises accordées aux chômeurs et celles en direction des petites et moyennes entreprises (PME).

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Le ministre du Travail et de la Cohésion Sociale Jean-Louis Borloo (G) accueille, le 30 août 2006 au ministère à Paris, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque (D) (Photo : Dominique Faget)

Selon M. Borloo, le recul du chômage est en effet le fruit d’une “politique globale”, alliant “adaptation de l’offre à la demande”, “levée des freins à l’embauche” et “soutien à la croissance”. Mais partis de gauche, syndicats et associations de chômeurs demeurent sceptiques. Ils estiment que la reprise de l’emploi reste fragile et que la baisse du chômage est — au moins en partie — due à des facteurs démographiques, au contrôle des chômeurs et au “boom” des petits boulots.

Les chiffres officiels sont “de moins en moins le reflet de la réalité du salariat, compte tenu du développement de la précarité dans notre pays”, affirme Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT) soulignant quant à lui l’importance des “départs à la retraite, plus nombreux que prévu”. “Faux”, assure Jean-Louis Borloo. “La baisse du chômage est parallèle à la hausse des créations d’emploi enregistrées par l’Acoss” (banque de la Sécu), qui en a comptabilisé environ “300.000 depuis début 2005”, affirme-t-il.

 31/08/2006 06:33:06 – © 2006 AFP