[08/08/2006 16:59:04] PARIS (AFP) En pleine période estivale, Air France-KLM et d’autres compagnies vont encore augmenter leurs tarifs pour répercuter sur le le passager la nouvelle flambée des prix du pétrole, dont les niveaux records promettent de saler la facture carburant déjà vertigineuse du transport aérien. Les deux compagnies formant le premier groupe aérien européen Air France-KLM ont annoncé mardi qu’elles relèveraient dès jeudi la “surcharge carburant” appliquée au prix de leurs billets d’avion, “en raison du niveau extrêmement élevé des cours du pétrole”, qui flirtent désormais avec les 80 dollars. Chez Air France, la surcharge carburant va augmenter de 7 euros sur le réseau long-courrier pour atteindre 58 euros par vol, soit un total de 116 euros s’ajoutant au prix d’un billet aller-retour Paris-New-York, par exemple. C’est la septième fois qu’Air France augmente cette taxe sur les trajets long-courriers depuis son instauration, en mai 2004. La néerlandaise KLM portera, elle, sa surcharge à 65 euros par vol intercontinental. La portugaise TAP et Malaysia Airlines avaient ouvert le bal ces derniers jours en augmentant leur propre taxe carburant. Les cours du baril d’or noir se sont hissés lundi à un record historique à Londres, à 78,64 dollars, après la fermeture en Alaska du plus gros champ pétrolier des Etats-Unis, sur fond d’instabilité accrue au Proche-Orient. Le cours du kérosène à Rotterdam (Pays-Bas), théoriquement aligné sur les prix du brut, s’établissait début août à 0,46 euro/litre. Il a progressé de 12,2% depuis janvier et de 31,5% sur un an, selon les statistiques de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).
Un renchérissement malvenu pour les compagnies aériennes, qui ont déjà dû payer l’an dernier une facture pétrolière de 92 milliards de dollars, en hausse de 50% par rapport à 2004. En 2006, l’addition devrait grimper à 112 milliards, sur la base d’un prix moyen de 66 dollars le baril, selon les estimations de l’Association internationale du transport aérien (IATA). Conséquence: le kérosène représente aujourd’hui le premier poste de dépenses de l’industrie, qui s’attend à essuyer une perte totale de 3 milliards de dollars en 2006, malgré la vigueur retrouvée du trafic aérien international. Pour l’heure, la quasi-totalité des compagnies, à l’exception des transporteurs à bas coûts, font partager le fardeau à leurs clients en ajoutant des surcharges au prix des billets. Mais le secteur doit également intensifier sa chasse aux coûts pour survivre à un pétrole durablement cher, s’accordent à dire les experts. “La généralisation du billet électronique d’ici à la fin de 2007 est un excellent exemple”, faisait récemment valoir le président de l’IATA, Giovanni Bisignani. Dans ce contexte tendu, les compagnies européennes sont montées au créneau lundi contre les entreprises pétrolières, en réclamant une enquête de Bruxelles sur les pratiques tarifaires des fournisseurs de kérosène, qui abuseraient, selon elles, de positions dominantes. “Notre industrie souffre déjà des prix exceptionnellement élevés du carburant. La dernière chose dont nous ayons besoin est de voir ces coûts augmenter par des pratiques commerciales déloyales”, s’est agacée l’Association des compagnies aériennes européennes (AEA), dans un communiqué. En juin, les autorités italiennes de la concurrence avaient infligé une amende de 315 millions d’euros à six grandes compagnies pétrolières, pour avoir échangé des informations et augmenté illicitement le prix du kérosène. |
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