Le studio Disney domine le box-office mais licencie un employé sur cinq

 
 
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Le parc Disneyland à Marne la Vallée, le 19 septembre 2003 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[20/07/2006 08:30:45] LOS ANGELES (AFP) L’annonce par le studio Disney du licenciement de 20% de ses effectifs intervient alors que la branche cinéma du géant du divertissement bat des records au box-office, mais s’inscrit dans une quête générale de rentabilité pour ce secteur à risque.

Mardi soir, l’entreprise de Mickey a annoncé qu’elle allait se séparer de 650 employés de son studio de cinéma et réduire d’un quart le nombre de films qu’il produit, afin d’économiser environ 100 millions de dollars par an.

Même si le studio était loin d’enregistrer des pertes, ses résultats ont marqué une baisse lors des trois derniers trimestres, conséquence d’une année 2005 difficile pour l’ensemble du secteur en Amérique du nord, où Disney a encore moins bien résisté que ses concurrents.

Certains d’entre eux ont tiré plus tôt les conséquences de ce ralentissement: Warner Bros. a réduit de 5% ses effectifs en novembre 2005, sous la pression des actionnaires de sa maison-mère Time Warner, et alors même que celle-ci annonçait une hausse de 80% de ses bénéfices trimestriels.

Ironiquement, l’annonce d’une réduction de la voilure chez Disney intervient alors que le box-office a retrouvé des couleurs: le studio vient de battre des records avec le deuxième épisode de “Pirates des Caraïbes”, qui est devenu en 10 jours le roi des recettes de 2006 en Amérique du nord avec 258 millions de dollars.

De même, “Cars quatre roues”, le dernier film d’animation de l’alliance Disney-Pixar, a jusqu’ici rapporté 300 millions de dollars dans le monde entier.

“Le moment où cela se produit est intéressant, parce qu’on dirait qu’il y a une contradiction”, souligne le professeur Jason Squire, de l’Université de Californie du sud (USC), spécialiste de l’industrie cinématographique.

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Johnny Depp (G) et le comédien britannique Orlando Bloom sur le tournage du film “Pirates des Caraïbes”

“Mais ce cas (Disney) fait partie d’une réduction cyclique de réduction des coûts et de recherche de la rentabilité des studios”, affirme-t-il.

Réaliser des films hollywoodiens coûte très cher: le journal Entertainment Weekly estimait récemment que “Superman returns” devait rafler 600 millions de dollars dans le monde pour commencer à rapporter de l’argent à son studio. En trois semaines, ses recettes n’ont pas encore dépassé les 250 millions.

De son côté, Disney a essuyé des échecs avec les récents “Stick it”, “Annapolis”, “Stay alive” et “The Wild”, de quoi annuler la réussite de “Pirates”.

L’entreprise de Mickey a toujours eu pour profession de foi de “cibler” un public familial, refusant de sortir sous sa marque des longs métrages interdits aux moins de 13 ans non accompagnés, à l’exception notable de… “Pirates 2”.

Sa filiale Touchstone, qui va le plus souffrir de la restructuration, avait été créée il y a 20 ans pour distribuer des films s’adressant davantage à des adultes.

L’idée de voir Hollywood concentrer ses efforts sur un nombre plus réduit de films pourrait réussir, le “toujours plus” de longs métrages pour saturer le marché n’étant pas une assurance pour le succès, a noté l’éditorialiste du quotidien spécialisé Hollywood Reporter, Martin Grove.

“Moins pourrait devenir plus si les studios décident de faire moins de films, mais d’en faire comme Disney qui aient un fort potentiel commercial”, selon lui.

Reste que le secret du succès au box-office n’a pas été percé et que l’industrie cinématographique reste un secteur risqué pour les actionnaires des grands groupes de médias.

“Personne ne sait ce qui fait qu’un film rapportera de l’argent, même les experts en marketing”, selon le professeur Squire: “Personne ne pensait que +Pirates+ aurait un tel succès et ce sont d’excellentes nouvelles pour un secteur qui avait l’air sur le déclin il y a un an”.

 20/07/2006 08:30:45 – © 2006 AFP