Le prince héritier saoudien à Paris pour parler de Proche-Orient, contrats

 
 
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Le prince héritier d’Arabie Saoudite, le sultan Ben Abdel Aziz, le 16 avril 2006 au Pakistan (Photo : Aamir Qureshi)

[19/07/2006 17:20:05] PARIS (AFP) Le prince héritier et ministre de la Défense d’Arabie saoudite, Sultan Ben Abdel Aziz, entame mercredi une visite à Paris sur fond d’offensive israélienne au Liban, alors que la France espère conclure avec Ryad plusieurs gros contrats dans le domaine militaire.

Peu après son arrivée dans l’après-midi, le prince héritier doit être reçu à l’Elysée à 18H45 locales (16H45 GMT) pour un premier entretien avec le président Jacques Chirac, qui ne figurait pas initialement au programme.

Il sera à nouveau reçu jeudi par M. Chirac pour un entretien suivi d’un déjeuner.

Au cours de sa visite, qui durera jusqu’à vendredi, il rencontrera également son homologue de la Défense, Michèle Alliot-Marie et le Premier ministre Dominique de Villepin.

“Les entretiens permettront d’évoquer les questions régionales et internationales, en particulier la situation au Liban, au Proche Orient et en Irak, comme le dossier iranien”, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattei.

Bien que Ryad ait critiqué en des termes plus durs que Paris les bombardements israéliens au Liban, qui visent notamment des infrastructures civiles, les positions des deux pays sont très proches.

Ils affichent leur soutien aux autorités et à la population de ce pays, tout en condamnant les actions menées contre l’Etat hébreu par la milice chiite libanaise du Hezbollah, qualifiées “d’aventuristes” par l’Arabie Saoudite et “d’inacceptables” par Paris.

La France compte 17.000 ressortissants immatriculés au Liban, et a largement participé à la reconstruction du pays. L’Arabie Saoudite est le pays arabe qui a le plus largement financé la reconstruction après la guerre civile (1975-1989), et avait parrainé l’Accord de Taïef de 1989, qui avait mis fin à ce conflit.

Le porte-parole a souligné que Paris et Ryad partageaient une “large convergence de vues” sur “l’ensemble des questions régionales”.

“L’engagement à notre partenariat stratégique nous conduit à fournir au royaume un appui fort dans la lutte contre le terrorisme, (domaine) dans lequel il a accompli un admirable succès”, a déclaré de son coté M. Chirac dans un “message au peuple saoudien” publié par le quotidien Al-Riyadh.

La France veut également aider le royaume à “préserver sa sécurité extérieure, que ce soit en termes d’entraînement de personnel, de la coopération entre les forces ou la modernisation de son équipement”, a dit M. Chirac, qui s’était rendu à Ryad en mars mais n’était pas parvenu à en ramener des contrats militaires.

De source française proche du dossier, on indiquait début juin que la visite du prince Sultan Ben Abdel Aziz pourrait être l’occasion de l’annonce de contrats pour les industriels de la défense, notamment pour le groupe européen EADS via sa filiale Eurocopter.

Eurocopter est en discussions avec l’Arabie saoudite pour la vente de Super Puma, de Fennec et de NH 90, un contrat qui pourrait porter sur une soixantaine d’appareils.

Des discussions sont également en cours pour la vente au royaume d’avions de combat Rafale, construits par le groupe français Dassault, d’avions ravitailleurs dérivés des A-330 d’Airbus, de chars Leclerc, de frégates et de sous-marins.

Le montant total de ces contrats serait de 40 milliards d’euros (51 milliards d’USD), avait précisé début juin la source française proche du dossier, la France ne devant en recevoir qu’une partie.

En mai, EADS a annoncé qu’il entendait participer à un appel d’offres international lancé par Ryad pour la fourniture d’un système de surveillance radar de son territoire appelé “Miksa”, d’une valeur de 7 mds d’euros (8,9 mds USD) sur 12 ans.

Cette annonce avait été faite après des informations sur la rupture par l’Arabie saoudite de négociations de gré à gré menées avec le groupe français Thales et le lancement de son appel d’offres international.

 19/07/2006 17:20:05 – © 2006 AFP