Pétrole : le brut se replie après un nouveau record à Londres

 
 
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Des courtiers en énergie à New York, le 13 juillet 2006 (Photo : Mario Tama)

[17/07/2006 19:58:57] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont reculé de presque deux dollars lundi, en raison de l’évocation par Israël de la possibilité d’une fin rapide de son offensive au Liban, mais les prix avaient au préalable atteint un record historique à Londres.

Vers 07H50 GMT lundi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre (nouveau contrat) a atteint le niveau sans précédent de 78,18 dollars, battant de quelques cents le record de vendredi, qui était de 78,03 dollars.

Il a terminé la séance sur un perte de 1,66 dollar à 75,92 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en août a lui abandonné 1,73 dollars, clôturant à 75,30 dollars. Vendredi, le baril de brut new-yorkais avait atteint le niveau record de 78,40 dollars.

“Comme Israël a laissé entendre que son offensive pourrait prendre fin dans les jours qui viennent, le marché a nettement reculé”, a expliqué un courtier londonien souhaitant conserver l’anonymat.

Un haut responsable militaire cité anonymement par la télévision israélienne a estimé lundi qu’Israël pourrait atteindre d’ici quelques jours ses objectifs au Liban et en conséquence achever son offensive militaire dans ce pays. La perspective d’un retour à la normale a incité le marché à prendre ses bénéfices.

Peu avant, l’Etat hébreu avait évoqué la solution diplomatique, mais le marché avait continué à pousser les prix vers le haut.

Pour Mike Wittner, analyste à la banque Calyon, les spéculateurs ont décidé de vendre, estimant que la situation au Liban ne se dégraderait pas lundi. Ils pourront ainsi reprendre position sur le marché à un prix inférieur, après avoir empoché des bénéfices substantiels.

Toutefois, nuançait l’analyste, en dehors de ces transactions spéculatives, les opérateurs campaient fermement sur leurs positions à plus long terme, persuadés que la situation au Liban peut s’aggraver.

“Il faudrait être audacieux pour se mettre à vendre des positions de long terme”, estimait M. Wittner

“Je crois qu’il reste un potentiel de dégradation de la situation”, a également jugé Veronica Smart, analyste à l’Energy Information Centre (EIC).

Les prix sont d’autant mieux soutenus que le Liban n’est pas le seul théâtre de crise affectant les cours.

L’Iran tient toujours tête à la communauté internationale sur son programme nucléaire, les sabotages se poursuivent sur les infrastructures pétrolières au Nigeria, et les attentats continuent d’ensanglanter l’Irak, dont la production pétrolière est loin de ses capacités réelles.

Le marché reste par ailleurs à la merci des effets dévastateurs d’un ouragan. L’année dernière, ce sont les ravages de l’ouragan Katrina sur les infrastructures du golfe du Mexique qui avaient fait passer aux cours la barre des 70 dollars pour la première fois.

Pour Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden, la récente percée des prix pourrait bien avoir défini de nouvelles marges d’évolution, et il ne faudra pas compter sur un rapide repli sous les 70 dollars.

“Il est bien possible que nous voyions les prix se maintenir au-dessus de 70 dollar pendant le reste de l’été. Voire, si la violence s’aggrave au Moyen-Orient, ou si un ouragan frappe les infrastructures pétrolières (de la côte atlantique américaine, ndlr), la voie sera ouverte pour les 85 ou les 90 dollars”, a-t-il pronostiqué.

 17/07/2006 19:58:57 – © 2006 AFP