Airbus dévoilera lundi à Farnborough la nouvelle version de l’A350

 
 
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Image de synthèse montrant l’Airbus A350-900

[16/07/2006 14:08:37] BATH (AFP) Airbus ouvrira lundi les festivités au Salon aéronautique de Farnborough, en présentant la nouvelle version de l’A350, censé le faire revenir dans la course contre Boeing, mais dont le coût sera doublé et dont la date de lancement reste encore à fixer.

“Vous pouvez être sûr que le nouveau PDG d’Airbus, Christian Streiff, présentera lundi le nouvel A350 au salon” de Farnborough, qui se tiendra du 17 au 23 juillet près de Londres, a annoncé Tom Enders, co-président exécutif de la maison mère d’Airbus, EADS, samedi à Bath (Royaume-Uni). Ses propos étaient sous embargo jusqu’à dimanche.

Interrogé sur le coût du projet, évalué initialement à 4 milliards de dollars (3,16 milliards d’euros), M. Enders a admis qu’il allait atteindre “environ 10 milliards de dollars” (7,91 milliards d’euros).

Le lancement industriel de l’avion, conditionné au feu vert du conseil d’administration d’EADS, n’interviendra par ailleurs que “dans les prochains mois”, a précisé un porte-parole.

Une façon de laisser plus de temps au nouveau patron d’Airbus, nommé début juillet à la place de l’Allemand Gustav Humbert, pour étudier le dossier.

La présentation du nouveau biréacteur d’Airbus est très attendue par le marché. Lancé en 2005 pour contrer le 787 de Boeing, l’A350, un avion de 250 à 300 places dérivé de l’A330, a finalement dû revenir sur la planche à dessin après avoir essuyé des critiques de clients, qui réclament un appareil plus grand et moins gourmand en carburant.

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Les co-présidents exécutifs d’EADS, l’Allemand Thomas Enders (G) et le Français Louis Gallois (D) le 4 juillet 2006 à Paris (Photo : Gilles Bassignac)

Airbus doit en outre faire face aux importants retards de production de son avion géant A380, dont l’annonce mi-juin a plongé le constructeur dans une crise de crédibilité, et fait dégringoler EADS en Bourse.

Pendant ce temps, le constructeur américain a pris la tête de la course aux commandes, pour la première fois depuis cinq ans, grâce au succès de sa gamme de longs-courrier 787 et 777. Depuis le début de l’année, le groupe de Chicago a récolté quatre fois plus de contrats que l’avionneur européen.

Pour mieux rivaliser avec son concurrent, la version modifiée de l’A350, qui pourrait être rebaptisée A370, devrait présenter un fuselage élargi, une nouvelle aile, et être composée en majorité de matériaux composites, plus légers.

Dans la foulée, Airbus pourrait dévoiler des contrats pour son nouvel appareil. Qatar Airways, qui avait annoncé il y a un an son intention d’acquérir soixante A350, pourrait confirmer son choix.

Mais la remise à plat du programme devrait repousser d’un ou deux ans la mise en service de l’avion, prévue à l’origine pour 2010.

Boeing, de son côté, compte toujours mettre en service son 787 mi-2008, malgré “des problèmes de poids et calendrier”, a affirmé dimanche le président de Boeing, James McNermey.

Côté finances, l’addition est de plus en plus salée pour EADS : au surcoût lié au nouvel A350, s’ajoutent des pénalités de retard dont Airbus devra s’acquitter auprès des clients de l’A380, ainsi qu’un manque à gagner de 2 milliards d’euros d’ici 2010, dû au décalage des livraisons de l’avion à double pont.

Enfin, le groupe pourrait prochainement devoir débourser 2,75 milliards d’euros pour les 20% d’Airbus qu’il ne détient pas encore, et que le britannique BAE Systems peut le forcer à racheter.

Pour financer le nouvel A350, Airbus peut faire appel aux avances remboursables consenties par les pays partenaires européens. Au risque, cependant, de remettre de l’huile sur le feu dans le conflit qui oppose à ce sujet Etats-Unis et Union européenne à l’Organisation mondiale du commerce.

 16/07/2006 14:08:37 – © 2006 AFP