BioMérieux : décès du vice-président Christophe Mérieux

 
 
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Le vice-président de la société pharmaceutique française BioMérieux, Christophe Mérieux, le 13 avril 2006 à Grenoble (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[14/07/2006 19:04:30] LYON (AFP) Le vice-président du groupe pharmaceutique français BioMérieux, Christophe Mérieux, est mort à la suite d’un malaise cardiaque à l’âge de 39 ans.

Ce décès remet en cause la succession à la tête du groupe, qui avait déjà connu une situation identique avec la mort accidentelle du cadet de la fratrie, Rodolphe, en 1996.

Christophe Mérieux a été retrouvé mort vendredi dans la demeure familiale, près de Lyon. Il était célibataire et sans enfants.

Le syndicat patronal Medef a fait part vendredi de sa tristesse. “Le Mouvement des Entreprises de France a appris avec beaucoup de tristesse la brutale disparition de Christophe Mérieux, vice-président du groupe BioMérieux, fleuron de l’industrie française”, indique le communiqué.

La succession d’Alain Mérieux, 68 ans, à la tête d’une entreprise fondée en 1897 à Lyon par Marcel Mérieux semblait bien réglée: Christophe, 39 ans, devait succéder à son père dans deux ans au poste de président de BioMérieux.

Christophe avait été victime à l’âge de 9 ans, en décembre 1975, d’un enlèvement et sa famille avait dû verser 20 millions de francs de rançon à ses ravisseurs pour obtenir sa libération.

Par la suite, il ne prend pas de responsabilités au sein du groupe familial, préférant une carrière de médecin, après avoir été interne des hôpitaux de Lyon.

Mais les projets à long terme d’Alain Mérieux vont se briser lorsque son fils cadet, Rodolphe, pressenti malgré son jeune âge pour prendre la tête de l’entreprise, meurt dans l’explosion du Boeing de la TWA entre New York et Paris, le 18 juillet 1996.

Après cet accident, Christophe accepte de se rapprocher du groupe, devenant le vice-président chargé de la recherche et du développement de BioMérieux et le président de la filiale Transgène basée à Strasbourg.

Il contribue grandement à la constitution, en 2005, du pôle de compétitivité Lyon Biopôle consacré au vaccin et au diagnostic, dont il était le président.

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Vue du centre de biologie moléculaire et micro-système de l’institut BioMérieux, le 13 avril 2006 à Grenoble (Photo : Jean-Pierre Clatot)

Mais son décès soudain va obliger le groupe à réécrire un scénario annoncé longtemps à l’avance.

“Pour le moment, nous ne communiquerons pas (sur la succession de Christophe Mérieux). (Christophe) ne dirigeait pas encore le groupe, Alain Mérieux est président et il n’y pas de vide à la tête du groupe”, a souligné la porte-parole de BioMérieux.

Il y a quatre jours, le groupe avait annoncé la nomination de Stéphane Bancel en tant que directeur délégué. Ce dernier devait devenir directeur général du groupe en janvier 2007 et seconder Christophe.

Après le décès de celui-ci, il reste encore un fils Mérieux, Alexandre, 32 ans, qui est membre du conseil d’administration.

Dans un entretien au Figaro Economie publié il y a trois jours, Alain Mérieux expliquait que Stéphane Bancel avait “eu l’occasion de rencontrer les fils Christophe et Alexandre à plusieurs reprises”. “Le trio fonctionne très bien”, avait-il déclaré.

Il n’est donc pas exclu qu’Alexandre, le benjamin, devienne le successeur naturel d’Alain Mérieux.

L’actuel président de BioMérieux s’était de toute façon donné deux ans à la tête du groupe pour “assurer la transition dans les meilleures conditions” et, pour lui, il n’y a pas d’urgence pour la désignation d’un successeur.

L’annonce du décès de Christophe Mérieux n’a pas effrayé les investisseurs puisque l’action BioMérieux a terminé vendredi en hausse de 2,60%, soit à 45,69 euros.

 14/07/2006 19:04:30 – © 2006 AFP