GM/Renault-Nissan : “pas question” de diriger GM, selon Carlos Ghosn

 
 
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Le patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, le 28 mai 2006 à Monaco (Photo : Damien Meyer)

[13/07/2006 22:04:27] NEW YORK (AFP) Le patron des constructeurs automobiles Renault et Nissan, Carlos Ghosn, a affirmé jeudi qu’il n’était “pas question” pour lui de prendre la direction du constructeur américain General Motors (GM).

M. Ghosn doit rencontrer vendredi le PDG de GM Rick Wagoner pour discuter de la faisabilité d’une alliance à trois.

“Je ne dirigerai pas une troisième compagnie, ce n’est pas ce qui est en jeu ici”, a-t-il déclaré sur la chaîne financière CNBC. “Ce qui est en jeu, c’est de bâtir une alliance avec un troisième constructeur. Si une alliance doit être conclue, le but premier est qu’elle soit fructueuse, et ensuite qu’elle apporte des synergies”.

La rencontre prévue à Detroit (Michigan, nord) avec Rick Wagoner est “une première étape, pour savoir si nous pouvons étendre notre alliance actuelle à une tierce partie (GM), s’il y a des synergies et si nous pouvons quantifier ces synergies”, a expliqué M. Ghosn.

“Une seconde étape sera de convoquer nos experts pour étudier la faisabilité du projet”, a-t-il poursuivi, ajoutant que “nous avons besoin de laisser du temps à nos équipes et à nos experts”.

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Le siège de General Motors, le 12 juillet 2006 à Detroit (Photo : Jeff Haynes)

Dans cette perspective, une décision sur une alliance à trois sera “sans doute connue d’ici la fin de l’année”, selon M. Ghosn.

L’idée d’une alliance a été lancée il y a deux semaines par le premier actionnaire individuel de GM, le milliardaire Kirk Kerkorian (9,9% du capital), qui avait pris cette initiative sans consulter M. Wagoner. Les conseils d’administration des trois constructeurs ont depuis donné leur aval à des discussions exploratoires.

Les deux parties ont à ce jour affiché leur bonne volonté à discuter, tout en faisant montre d’une certaine prudence.

Les deux patrons se sont déjà exprimé ces derniers jours, M. Wagoner mettant en avant l’importance de mener à bien avant tout la restructuration qui est en cours chez GM, tout en disant avoir “un esprit ouvert” pour les négociations. M. Ghosn a pour sa part voulu rassurer en indiquant qu’une alliance n’était pas nécessaire pour Renault et Nissan et qu’elle dépendait de la disposition de GM à y participer.

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Le PDG de General Motors, Rick Wagoner, le 13 juillet 2006 à Washington (Photo : Jim Watson)

Jeudi soir, M. Ghosn a abondé en ce sens, en indiquant qu’une éventuelle alliance ne génèrerait pas des suppressions d’emplois supplémentaires aux Etats-Unis (GM va réduire ses effectifs nord-américains de quelque 30.000 personnes d’ici 2008).

“Les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines sont déjà en cours, et nous n’allons rien ajouter à cela, au contraire, une alliance pourrait freiner ces suppressions et fermetures pour une raison très simple: Nissan a besoin de capacités supplémentaires aux Etats-Unis”, a défendu M. Ghosn. “Soit nous construisons une nouvelle usine, soit nous utilisons des capacités existantes”, a-t-il conclu.

Sur l’idée d’une prise de participation entre les groupes partenaires, qui serait à définir, M. Ghosn a répété que c’était “un gage de sérieux pour les actionnaires”, et non une volonté de faire une offre hostile sur GM.

Carlos Ghosn a par ailleurs démenti qu’il y ait eu des discussions entre l’ensemble Renault-Nissan et le constructeur américain Ford, en restructuration comme GM, avant l’intervention de Kirk Kerkorian.

“Dire que nous avons eu des discussions (avec Ford) en vue d’une alliance n’est pas vraiment sérieux”, a-t-il indiqué.

 13/07/2006 22:04:27 – © 2006 AFP