Wimax : Bolloré rafle les meilleures licences, France Télécom presque écarté

 
 
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Utilisation d’un ordinateur connecté à internet par la techonologie wi-fi (Photo : Justin Sullivan)

[07/07/2006 16:32:05] PARIS (AFP) Bolloré Télécom, consortium mené par le groupe Bolloré, a remporté vendredi 12 des 49 licences régionales Wimax (internet haut débit sans fil) attribuées par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), dont les plus convoitées par les candidats.

En revanche, France Télécom, qui avait postulé pour une licence sur deux dans chaque région métropolitaine, a été presque totalement écarté de la sélection, n’empochant que celles de la Guyane et de Mayotte.

Au total, les candidats ont déboursé 125 millions d’euros pour ces licences et devront s’acquitter ensuite d’une redevance annuelle totale de 1,6 M EUR.

Le Wimax, qui ne fonctionne qu’en extérieur contrairement au wi-fi, est une technologie sans fil utilisant les ondes radio et permettant un accès à l’internet haut débit. Il devrait permettre de couvrir les zones les plus inaccessibles ou les moins peuplées qui ont été “oubliées” par l’ADSL (haut débit par le téléphone), soit 2% à 3% des foyers français.

Deux autres consortiums industriels, Maxtel (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône et Altitude Telecom) et HDRR (Haut Débit Radio Régional: TDF, Axione, filiale de Bouygues, LD Collectivités et Naxos, filiale de la RATP) ont remporté respectivement treize et onze licences régionales.

La SHD (Société du Haut Débit: SFR, Neuf Cegetel et Canal+) a quant à elle obtenu des licences de l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

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Vincent Bolloré, le 12 juin 2006 à Paris (Photo : Thomas Coex)

Bolloré Télécom, consortium qui regroupe Bolloré, Hub Telecom (filiale d’Aéroports de Paris) et le télédiffuseur Antalis, a remporté douze licences, notamment les plus convoitées: la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, l’Aquitaine et Rhône-Alpes. Il n’a d’ailleurs pas hésité à mettre la main au portefeuille, proposant jusqu’à 47 M EUR pour l’Ile-de-France, là où France Télécom n’avançait que 7,5 M EUR.

Trois critères déterminaient le choix de l’Arcep parmi les projets des 35 candidats déclarés: leur contribution à l’aménagement du territoire en matière de haut débit, leur aptitude à favoriser la concurrence et le montant de la redevance que le candidat était prêt à payer.

France Télécom semble avoir péché sur ces trois aspects, selon Jacques Douffiagues, membre du collège de l’Arcep, qui a indiqué que l’opérateur historique “a systématiquement proposé des montants très inférieurs par exemple à ceux de Bolloré et Maxtel”. Par ailleurs, ses engagements de déploiement étaient “toujours très inférieurs” à d’autres candidats et il ne formulait pas clairement d'”engagement sur la mise à disposition des fréquences qu’il n’utiliserait pas”.

La possibilité de louer, voire de céder une partie de sa licence, était justement un critère-clé pour dynamiser ce processus d’attribution, six ans après la distribution des licences BLR (boucle locale radio, ancêtre du Wimax) qui s’était soldée par un fiasco, la quasi-totalité des 54 candidats retenus ayant alors abandonné tout projet au bout de quelques mois.

Ainsi, les six conseils régionaux retenus (Corse, Alsace, Aquitaine, Bretagne, Bourgogne et Poitou-Charentes) sur les quatorze candidats “se sont engagés à mettre leurs fréquences à disposition”, selon l’Arcep, notamment par le biais d’appels d’offres auprès de sociétés privées.

Le ministre délégué à l’Industrie François Loos a d’ailleurs relevé le “bon équilibre” entre opérateurs privés et collectivités territoriales dans le choix de l’Arcep.

 07/07/2006 16:32:05 – © 2006 AFP