Augmentation du Smic : effet d’entraînement pour les bas salaires (étude)

 
 
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Le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo et le Premier ministre Dominique de Villepin le 22 juin 2006 à Issy-les-Moulineaux (Photo : Jack Guez)

[27/06/2006 17:00:55] PARIS (AFP) La hausse du Smic horaire, de 29,3% entre 1999 et 2005, a eu un effet d’entraînement pour les salaires situés juste au-dessus de ce salaire minimum, qui ont tendance à rattraper les salaires intermédiaires, explique une étude de la Dares (direction des études du ministère de l’Emploi).

“Les salariés rémunérés au Smic ou en-dessous de sa nouvelle valeur ne sont pas les seuls bénéficiaires” des augmentations du salaire minimum, affirme la Dares dans une étude sur “la revalorisation du Smic et ses effets de diffusion dans l’échelle des salaires sur la période 2000-2005”, mise en ligne mardi sur le site du ministère.

Selon la Dares, “les salariés rémunérés au-dessus du Smic bénéficient également, en partie, des revalorisations du Smic”. La Dares précise néanmoins que “l’effet d’entraînement de la hausse du Smic est en grande partie limité aux bas salaires”.

“Sur la période 2003-2005, le salaire mensuel de base des ouvriers a ainsi crû en moyenne de 2,9% par an et celui des employés de 2,8%, contre respectivement 2,4% pour les professions intermédiaires et 2,2% pour les cadres”, rappelle l’étude.

La Dares souligne qu’entre 2000 et 2002, “lorsque les hausses de Smic étaient moins importantes”, “les salaires avaient augmenté de façon un peu plus homogène entre les différentes catégories professionnelles”.

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Evolution du Smic

“En moyenne, sur la période 2000-2005, les salaires ont progressé de 1,8% entre le deuxième et le troisième trimestre, dans la tranche comprise entre 1 et 1,1 Smic horaire, de 1,3% dans la tranche compris entre 1,1 et 1,2 Smic horaire et de 1% dans la tranche entre 1,2 et 1,3 Smic horaire”, détaille l’étude, pour laquelle “l’évolution constatée s’atténue considérablement au-delà de 1,4 Smic horaire”.

“Cette progression différenciée des salaires selon leur niveau entre les deuxième et troisième trimestre peut, dans une large mesure être attribuée à une effet de diffusion des hausses du Smic”, estime la Dares, qui rappelle que “le Smic est systématiquement relevé au 1er juillet”.

Le gouvernement a annoncé lundi une revalorisation de 3,05% du SMIC au 1er juillet 2006, hausse comprenant un “coup de pouce” de 0,3%.

Autre effet de la hausse du Smic souligné par la Dares: une “concentration plus importante des salariés au voisinage du Smic”.

Rappelant que “l’augmentation du Smic se répercute intégralement sur les salaires les plus bas, partiellement sur les salaires intermédiaires et pas du tout sur les salaires les plus élevés”, l’institut note que “les bas salaires ont tendance à rattraper les salaires intermédiaires”.

“Certains salariés, naguère rémunérés au-dessus du Smic, ont ainsi été rattrapés par le Smic, à la suite des revalorisations des dernières années”, explique l’institut.

 27/06/2006 17:00:55 – © 2006 AFP