Acier : Mittal fait monter les enchères pour s’emparer de son rival Arcelor

Par : Autres

 

Acier: Mittal fait monter
les enchères pour s’emparer de son rival Arcelor

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Les chiffres clef d’Arcelor
et de Mittal

Le numéro un mondial de l’acier Mittal Steel
s’est résolu vendredi à relever d’un tiers son offre d’achat hostile sur son
rival Arcelor, à 25,8 milliards d’euros, dans l’espoir d’augmenter les
chances de réussite de son offensive controversée, déclenchée la veille
seulement.

 

Le groupe de l’homme d’affaires indien Lakhsmi
Mittal, qui parle d’une “augmentation significative” de son OPA, en offrant
désormais l’équivalent de 37,74 euros par action Arcelor au lieu de 28,21
euros jeudi, s’est aussi dit prêt à renoncer à la majorité d’un groupe issu
de la fusion avec Arcelor.

 

Mittal espère ainsi répondre d’une part aux
critiques des investisseurs, qui jugeaient son offre insuffisante, et
d’autre part aux inquiétudes exprimées en France, au Luxembourg ou en
Espagne, à l’idée de voir passer un fleuron de la sidérurgie européenne,
fruit d’une douloureuse restructuration, sous pavillon de Mittal.

 

Selon une source proche du dossier interrogée
par l’AFP, Mittal s’est décidé car il est désormais persuadé qu'”Arcelor ne
négociera jamais” avec lui en vue d’un rapprochement amical.

 

De surcroît, le titre Arcelor à la Bourse de
paris avait fini jeudi, au premier jour de l’OPA, à 32 euros, soit “très
au-dessus de l’offre (initiale) de Mittal”, qui était de 28,21 euros par
titre. Ce qui le mettait sous pression pour renchérir.

 

“Si Mittal voulait vraiment acheter Arcelor, il
devait un jour ou l’autre augmenter son prix. C’est une bonne chose pour
Mittal car grâce à cela il pourra convaincre un plus grand nombre
d’actionnaires d’Arcelor de lui apporter leurs titres”, a commenté un
analyste d’une banque européenne, sous couvert de l’anonymat.

 

Dans le détail, Mittal a fait un geste en
relevant la partie en liquide de son offre globale, de 25% à 29,4% du total,
et abaissé en conséquence la partie en actions, de 75% à 70,6%. De nombreux
investisseurs rechignent en effet à accepter des titres d’une société encore
mal connue et à la structure jugée opaque.

 

Il y a toutefois peu de chances que cette
modification suffise à convaincre Arcelor d’accepter un mariage. Le groupe
franco-hispano-luxembourgeois a posé jusqu’à présent comme condition à toute
discussion une offre entièrement en liquide.

 

“Un conseil d’administration d’Arcelor doit se
tenir dimanche. Au cours de cette réunion, le conseil va étudier les
nouvelles conditions de l’offre”, a dit vendredi un de ses porte-parole.

 

Le gouvernement français, qui suit de près le
dossier depuis le début, reste aussi sur la réserve. Le ministre de
l’Economie Thierry Breton a dit vendredi attendre “prochainement” des
réponses de Mittal sur ses “engagements” concernant l’activité sidérurgique
en France, dans le cadre de son OPA.

 

Concrètement, les actionnaires d’Arcelor se
voient désormais offrir trois options revues en hausse, une offre d’achat
mixte (échanges avec des actions Mittal et cash), une constituée seulement
d’actions Mittal et une exclusivement en liquide, à concurrence au maximum
de 7,6 milliards d’euros.

 

Par ailleurs, pour tenter de vaincre les
résistances, Mittal a annoncé plusieurs concessions concernant la manière
dont serait géré un groupe fusionné avec Arcelor.

 

La famille de Lakshmi Mittal, qui contrôle la
société éponyme à hauteur de plus de 80%, s’est dit prête à renoncer à la
majorité des actions et des droits de vote.

 

“La participation de la famille Mittal sera
d’environ 45% du capital et des droits de vote”, d’un groupe fusionné avec
Arcelor, a précisé la société dans son communiqué. Jusqu’ici, la famille
Mittal voulait conserver 66% des droits de vote et une majorité du capital.

 

Le titre Arcelor s’envolait de quelque 10% en
milieu de journée après cette annonce, à 35,15 euros, un cours désormais
inférieur à la nouvelle offre de Mittal, tandis que l’action Mittal reculait
à Amsterdam.

 

 

© AFP 2006