Vols des téléphones portables

 

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_portable.jpgIl ne
passe pas une semaine sans que nos journaux n’évoquent un fait divers lié au
vol d’un portable avec usage de violence. Malgré les jugements sévères
prononcés par nos tribunaux, il semble bien, hélas, que les délinquants ne
reculent pas devant l’appât du gain facile. Ce que les journaux rapportent
moins ce sont les vols simples de téléphones mobiles, c’est-à-dire sans
usage de violence. Or, selon les experts en la matière, ce type de vols
s’opère généralement dans l’entourage direct de la victime.

Face à la recrudescence de ce phénomène, revers de la médaille de la
modernité, une série de mesures pourraient être prises afin de le limiter, à
défaut de le supprimer, les vols et ses conséquences.

Nos deux opérateurs téléphoniques, Tunisie Télécom et Tunisiana, ont des
équipements leur permettant d’avoir le numéro
d’identité d’un appareil téléphonique (numéro IMEI). Le simple appel
téléphonique permet à l’opérateur de connaître le modèle de l’appareil
utilisé, sa marque et ses spécificités. Une fois cet appareil volé, le
détrousseur (qu’il soit un lascar, un simple pickpocket ou un parent) va
retirer la puce portant le numéro de son propriétaire pour mettre à la place
la sienne. Il pourrait vendre l’appareil et l’acheteur (qui est rarement au
courant de l’historique de l’appareil) va placer sa puce. Quoiqu’il en soit,
l’opérateur connaît parfaitement l’ancien et le nouveau numéro de téléphone
utilisé par l’appareil dérobé.

L’idée est que l’opérateur livre à l’abonné victime le nouveau numéro
utilisé par l’appareil. Si la victime connaît le numéro, il ira directement
voir son voleur. Si elle ne connaît pas le numéro (cas de pickpocket ou de
vol avec violence), il ira directement voir la police avec le numéro délivré
par l’opérateur, ce qui facilitera et accélèrera énormément la tâche des
enquêteurs. Il n’est pas question de donner le nom du propriétaire de la
puce (afin de protéger les données personnelles), mais aucune loi n’oblige
l’opérateur de ne pas donner à son client le numéro utilisé par son propre
portable. Avec le numéro et une procédure judiciaire en bonne et due forme,
la police remonte plus rapidement au voleur grâce naturellement à la
coopération de l’opérateur.

Illustration : mon téléphone est volé, j’appelle mon opérateur pour bloquer
la ligne et lui demander de me fournir le numéro utilisé par mon appareil
dès sa mise en fonction. Si je connais ce numéro, j’aurai alors le choix
d’aller voir directement le voleur ou d’aller déposer une plainte. Si je ne
connais pas ce numéro, je me présente à la police avec un document fourni
par mon opérateur présentant le numéro d’abonnement utilisé par mon
téléphone volé. La police entamera les procédures nécessaires. Ceci lui fera
gagner du temps à la police et n’aura plus qu’à demander à l’opérateur
l’identité du propriétaire de ce numéro. Ceci remplace une série de longues
procédures et permet l’accélération de l’arrestation du malfrat parti dans
la nature pour commettre, peut-être, d’autres vols.

Une collaboration entre les deux opérateurs d’un côté et les opérateurs et
leurs clients d’un autre côté serait donc fortement souhaitable en la
matière afin de protéger les intérêts des citoyens victimes et de pousser
les voleurs à réfléchir avant de commettre un délit dès lors qu’ils savent
qu’il est désormais facile et très rapide de remonter jusqu’à eux.

En résumé, il s’agit tout simplement de mettre la technologie au service de
tout le monde. On pourrait même imaginer les opérateurs facturer un tel
service (c’est le cas dans certains pays européens) par les victimes qui se
feront rembourser une fois le lascar trouvé.


R.B.H.