Journées de l’entreprise : Textile

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

textil.gifLes trois
panels consacrés au secteur textile, à savoir ‘’Environnement international
et gestion des échanges textiles’’, ‘’Pour une industrie textile
euro-méditerranéenne complémentaire, solidaire et compétitive’’ et
‘’Création et innovation : principaux vecteurs pour la production de la
valeur ajoutée’’, ont été riches et pleins de surprises. Mais auparavant, un
bref aperçu sur le secteur s’impose. Il faut d’abord souligner que 2005
marque à la fois le 10ème anniversaire de la Déclaration de Barcelone, mais
également celle qui marque l’achèvement de l’Accord sur le textile/vêtement
(ATV), signé en 1995 dans le cadre ce que l’on appelait alors Uruguay Round
(1974) ; sans oublier la fin des Accords Multi Fibres (AMF), avec les
conséquences que l’on connaît, avec l’admission de la Chine à l’OMC.

Conséquence : montée en puissance de certains pays, et difficultés à
l’horizon pour d’autres, dans le domaine du textile/habillement, s’entend.

Du coup, c’est un partenariat industriel, commercial et financier de 30 ans,
instauré depuis les années 70 entre les pays européens et ceux de la rive
sud de la Méditerranée, qui s’écroule, alors que celui-ci avait permis aux
premiers de maintenir leur lourde industrie textile, et essor voire une
expansion les seconds, du moins certains d’entre eux.

En voulant dédier une partie des débats des Journées de l’Entreprise
–version 2005- à ce secteur prouve si besoin est que le textile constitue un
enjeu capital pour certains pays du Bassin méditerranéen. D’ailleurs, le
panel des intervenants le démontre aisément : Hédi Djilani, président du
patronat tunisien et en tant que chef d’orchestre, était entouré cet
après-midi 2 décembre, notamment, par le ministre de l’Industrie, de
l’Energie et des PME, M. Afif Chelbi, puis de MM. Hassan Abouyoub (ancien
ministre marocain), Jean-Pierre Lapalme (conseiller à l’Organisation
mondiale du commerce), Hubert Chavaran (directeur de production de la
société Décathlon), Philippe Jean Lecas (délégué général de l’Union
française des industries de l’habillement), Mme Jehanne Annik (directrice
commerciale du Groupe Quelle/Karstadt) et Dr Baha Rafaat (de la Chambre des
industries textiles d’Egypte).

Autant dire qu’il s’agit-là de la crème du secteur et qui n’a pas manqué de
soulever un certain nombre de questions qui, malheureusement, ne pouvaient
trouver de réponses dans le cadre de ce forum.

En effet, les uns et les autres ont montré les enjeux posés par la
mondialisation à l’industrie textile du pourtour méditerranéen, soumise
qu’elle est désormais à l’impératif d’efficacité, de rapidité, de coûts de
production, d’efficience, et j’en passe.

Si tout le monde est unanime pour dire que le secteur joue un rôle
économiquement et socialement fondamental dans certains pays, M. Hassan
Abouyoub a jeté un tollé général et une stupéfaction quand il a affirmé que
‘’le textile n’est pas l’avenir du Bassin méditerranéen…’’. Pour lui, cet
avenir se trouve dans les technologies de l’information et de la
communication (TIC) et dans l’industrie agroalimentaire.

Même si certains intervenants ont essayé de démontrer le contraire, faut
savoir que M. Abouyoub est un connaisseur du secteur, puisque durant des
années il mené les négociations du Maroc avec Bruxelles, et qu’il ne cesse
de sillonner le monde, surtout l’Asie et particulièrement la Chine et
l’Inde. ‘’… Ces pays ont accompli d’énormes progrès en matière de
productivité et de qualité…’’. Pour la suite, sans commentaire.

Il est revenu sur le Maghreb, en disant notamment qu’un Marocain ne peut pas
vendre, au jour d’aujourd’hui du textile marocain en Tunisie, et vice versa.
C’est pour cela qu’il a invité Marocains et Tunisiens à abolir leurs
barrières douanières dans ce domaine et de développer leur coopération afin
de repousser le sursis du secteur…

Cependant, nous pensons que l’avertissement de M. Abouyoub est valable pour
les autres secteurs également, qui seront de plus en plus soumis à une
concurrence sans merci de la part des part de la Chine, de l’Inde, et bien
d’autres pays. Ce qui, peut-être, pourrait sauver l’ensemble de nos
économies au sein du Bassin méditerranéen, c’est la forte utilisation des
TIC dans l’industrie textile, synonyme d’innovation, de compétitivité,
d’efficience, création de la valeur ajoutée et de qualité.