SMSI : Qu’on ne nous parle plus de fracture numérique !

Par : Autres
 

SMSI

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Par
Tallel
BAHOURY

 

smsi1_171105.jpgHier dans
la matinée, devant les représentants de 170 pays, parmi lesquels une
vingtaine de chefs d’Etat, essentiellement venu d’Afrique et du
Moyen-Orient, le président Ben Ali a exprimé le souhait que cette
manifestation soit l’occasion d’«un véritable nouveau départ pour une
société de l’information juste, équilibrée et solidaire».

Peut-on parler de désintérêt des dirigeants du monde occidental ? Peut-être
pas, mais le constat est là : aucun dirigeant occidental n’a jugé bon de
faire le déplacement à Tunis. Pourtant, Tunis constitue, pour ces trois
jours, un lieu où sont débattues des questions fondamentales pour l’avenir
de la société de l’information dont tout le monde convient de la nécessité.
Ces questions sont essentiellement la gouvernance de l’Internet et la
réduction de la fracture numérique.

Ainsi, les pays du Nord, pour cette deuxième phase du SMSI, ont dépêché à
Tunis leurs experts pour défendre fermement leurs positions, à la différence
de les Etats du Sud qui ont répondu massivement présents, sans doute pour
rappeler que seuls un milliard d’humains –vivant essentiellement dans les
pays développés– sur les six milliards que compte notre planète ont
aujourd’hui accès au Net.

D’ailleurs, les pays du Sud ont saisi l’occasion de la rencontre de Tunis
pour appeler la communauté internationale à participer au Fonds de
solidarité numérique, lancé à l’initiative du président Wade et qui n’a
jusqu’à présent recueilli que 8 millions d’euros.

A l’instar des chefs d’Etat sénégalais et tunisien, Kofi Annan fait partie
des fervents défenseurs de cette ligne, qui n’a pas manqué de renouveler son
appel à une mobilisation plus forte et plus prononcée des pays riches pour
mettre les TIC au service des pays pauvres. Le Secrétaire général de l’ONU a
d’ailleurs déploré que les gains attendus de la société de l’information ne
soient encore inaccessibles qu’à un infime nombre de personnes, tout en
imputant les causes de cette fracture numérique à des décisions souvent plus
politiques que financières.

Car, à l’évidence, il est toujours possible de réduire le coût des
connexions, des ordinateurs et des téléphones mobiles.

In fine, l’Occident veut-il réellement d’une réduction de la fracture
numérique Nord-Sud, ou bien en parler permet de ‘’soigner’’ sa bonne
conscience ? En tout cas cette absence des décideurs politiques occidentaux
en dit, probablement, long sur leur engagement en faveur des pays en
développement en termes de nouvelles technologies de l’information et de la
communication.