Le collège du CMF réuni le 30 juin 2004, a décidé de transmettre au procureur de la république un dossier relatif à une présomption de manipulation du cours sur les actions UBCI; les opérations objet de cette plainte ont eu lieu au cours du deuxième semestre de l’année 2003.
Le CMF a, ainsi, joué son véritable rôle de gendarme de la bourse et les intervenants ne peuvent et ne doivent pas s’en plaindre. Il n’en demeure pas moins que c’est dans un communiqué, aussi laconique que troublant, que le CMF annonçait, il y a quelques jours, l’existence d’une affaire de présomption de manipulation des cours sur les actions d’une des plus importantes banques privées de la place, la première affaire du genre qui serait ainsi instruite en justice en Tunisie depuis la création du marché financier. Laconique et troublante, car incomplète (secret d’instruction oblige ! Peut-être), mais non suivie par un point de presse du CMF.
De suite, les premières réactions font l’amalgame entre UBCI et «titres de l’UBCI». Précisons d’abord, que celle-ci, selon le communiqué du CMF, n’est aucunement mise en cause. Dans un communiqué publié par l’UBCI, suite à un article de presse, la direction générale de la banque rappelle que le CMF «parle de présomption de manipulation et n’accuse en aucune façon la banque». Contre qui donc le dossier a été instruit ? L’enquête du CMF aurait débuté depuis le mois de janvier 2004. En 6 mois le dossier présenté au procureur de la République serait-il une plainte contre x ? Officiellement, on n’en sait rien et c’est de là que viendrait le «trouble».
Tous les doigts semblaient pointer vers l’UGF, l’intermédiaire en bourse filiale de l’UBCI. Contacté, l’intermédiaire en question précise qu’il a été entendu, par le CMF, au même titre que d’autres intermédiaires en bourse ainsi que certains particuliers donneurs d’ordres. Le même communiqué de l’UBCI indique que «l’enquête du CMF a concerné plusieurs intermédiaires en bourse et donneurs d’ordres qui ont agit sur le titre durant le second semestre 2003».
On croit savoir, de notre côté, de sources officieuses mais recoupées, que la période «suspectée» serait celle du 11 septembre 2003 et que l’opération aurait concerné une trentaine de milliers d’actions. Le CMF aurait, également, posé des questions à propos d’opérations de crédits ayant des relations possibles avec les opérations objet de cette plainte.
Ce qui est certain, c’est que l’enquête du CMF aurait concerné plusieurs intermédiaires et donneurs d’ordres, comme l’indique par ailleurs le communiqué de l’UBCI. Ce qui est sûr aussi, toujours selon la même banque, c’est que «seules les autorités judiciaires compétentes, sont en mesure d’apprécier la régularité des transactions par chacun des intermédiaires, pour le compte de leurs clients, sur le titre UBCI pendant cette période».