Les activités du ” Projet d’appui aux structures productrices de savoirs économiques en Tunisie ” (Savoirs éco Tunisie) visant à favoriser un débat public ouvert et constructif entre les décideurs, les experts, les chercheurs, les médias et les citoyens sur les enjeux économiques, ont été lancées officiellement mardi, à Tunis.

Financé à hauteur de 4,5 millions d’euros (environ 15 millions de dinars) par l’Union européenne (UE), ce projet sera mis en œuvre sur 36 mois par Expertise France, en partenariat avec la ” Fondation pour les études et recherches sur le développement international ” (FERDI), un Think tank français, l’organisation internationale ” Global Development Network ” (GDN), l’institution française” France Stratégie ” et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), une structure française chargée de la production de statistiques.

” Savoirs éco Tunisie ” vise notamment à soutenir les producteurs de savoirs économiques afin de produire une information économique de qualité, accessible aux citoyens, selon les initiateurs du projet.

L’Ambassadeur de l’UE en Tunisie, Marcus Cornaro a souligné que ce projet vise à appuyer les acteurs producteurs de savoirs économiques notamment les universités et les Think thank publics et privés afin de renforcer le rôle des médias dans l’animation des débats sur les questions économiques, appuyer les efforts de la société civile travaillant sur les sujets économiques et encourager les échanges entre les citoyens et les pouvoirs publics sur les questions économiques et budgétaires au niveau national ou local.

Cornaro a mis l’accent sur l’importance des axes d’interventions du projet compte tenu de ” la conjoncture économique complexe que traverse la Tunisie et qui laisse peu de marges de manœuvre à l’Etat pour financer les investissements qui pourraient permettre de relancer la croissance “.

Le gouvernement, a-t-il ajouté, a déjà a engagé plusieurs réformes de nature économique ” qui peinent toutefois à se concrétiser du fait de l’existence d’intérêt catégoriel ou socio-économique divergents “.

Cependant, il a noté la nécessité de poursuivre et surtout d’expliquer les réformes en question avec le maximum de clarté, de rigueur, de crédibilité et surtout d’accessibilité pour ” répondre efficacement aux attentes grandissantes de la société tunisienne confrontée, aujourd’hui, comme c’est le cas d’ailleurs dans le monde, à un contexte de polycrise multi-dimensionnelle en accélération “.

De son côté, Alexis Ghosn, Chef du projet ” Savoirs éco en Tunisie “, a souligné qu’il (projet) se propose de suivre la production, l’analyse, la vulgarisation et la diffusion de la chaîne de production du savoir via un soutien technique et financier pour permettre une information rigoureuse et accessible.

Il a fait savoir dans ce cadre que les activités du projet s’articuleront autour de Trois axes. Il s’agit du renforcement des capacités via un appui spécifique au ministère de l’économie et de la planification et aux structures publiques d’analyse à savoir l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) et l”Institut national de la statistique (INS), a-t-il expliqué.

Selon Ghosn, le renforcement des capacités ciblera aussi le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que les laboratoires et les centres de recherche en sciences sociales et économiques, rattachés aux universités, outre les Think-thank de la société civile (associations, ONG et syndicats).

Il a fait remarquer que le deuxième axe porte sur l’accompagnement dans la rédaction et la production de policy briefs et des études sur les enjeux économiques et de développement durable, citant à titre d’exemple la politique monétaire, les questions fiscales, les enjeux climatiques, les disparités régionales, les inégalités et la justice sociale.

La troisième composante concerne la diffusion, la valorisation et l’expérimentation des policy briefs et études, et ce, à travers l’appui à la diffusion et à la vulgarisation des policy briefs, des études des analyses des producteurs de savoirs dans les médias.

Cette composante favorisera également l’appui au financement des projets pilotes basés sur les recommandations des policy briefs et études, outre l’organisation de rencontres et le partage de l’information entre les producteurs de savoirs.