Le président de la République, Kais Saied a indiqué avoir préparé un dossier sur nombre de dépassements enregistrés au niveau des opérations effectuées par la Banque Nationale Agricole (BNA), et ce, lors d’une visite effectuée, jeudi soir, au siège de cette institution bancaire.

D’après une vidéo, publiée, par la présidence de la République, Saied a estimé que ce dossier prouve qu’il y a eu violation de la loi et dilapidation de l’argent public, précisant que la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) va examiner les transactions menées par la BNA, et que tout contrevenant assumera ses responsabilités.

Et de rappeler que la Banque a été créée afin d’appuyer le secteur agricole et financer les petits agriculteurs, mais qu’elle a octroyé des crédits considérables à des personnes et des entreprises fictives sans aucune garantie.” Elle accorde, aussi, de nouveaux crédits aux mêmes personnes afin de rembourser les intérêts de la dette et non pour rembourser le principal de la dette, alors que les petits agriculteurs empruntent à des conditions injustes “, a affirmé Saied.

Le Président de la République a souligné que cette situation ne pouvait pas perdurer, s’interrogeant : “Comment pouvez-vous accorder des crédits valant des milliards, alors que les petits agriculteurs se plaignent de problèmes de financement, surtout avec le déficit pluviométrique enregistré cette année ? “.

Et d’affirmer ” nous menons une guerre contre la corruption, avec le soutien de tous les citoyens honnêtes qui doivent s’unir pour assainir l’administration et le pays “.” La Tunisie est appelée, aujourd’hui, à récupérer les fonds spoliés”, a-t-il rappelé, tout en s’interrogeant Comment peut-on piller l’argent du pays de l’intérieur et dire que l’Etat est au bord de la faillite ? “.

D’après lui, la Tunisie est capable de surmonter les difficultés qu’elle affronte, avec ses propres moyens et ses décisions indépendantes, ” mais elle a besoin d’être assainie “.

Dans ce même contexte, il a noté que plusieurs parties œuvrent à mettre des obstacles devant les investisseurs au nom de la loi, alors que cette dernière ne devrait jamais constituer une entrave à la création de richesses.