Par Faouzi Abderrahmane

Le corona virus étant nouveau, l’immunité chez l’homme n’existe pas encore. Nous allons, par conséquent, vivre avec lui pendant plusieurs années. La communauté scientifique ne sait pas encore s’il est saisonnier ou pas.

Du coup, l’immunité de groupe (Herd Immunity) en absence d’un vaccin ou d’un remède pourrait figurer parmi les objectifs à atteindre. L’immunité de groupe est atteinte quand 60 à 70% de la population a attrapé le virus et acquis une immunité temporaire. Une immunité naturelle qui baisse avec le temps mais qui permet d’acquérir les anticorps ce qui est important.

Toutes les politiques publiques s’investissent pour que la courbe du pic ne dépasse pas les capacités de la santé publique (en pratique le nombre de lits dans les services de réanimation).

Anglais, Hollandais et Américains avaient choisi la Herd Immunity. Les Anglais ont rebroussé chemin car le prix politique à payer pourrait être extrêmement cher.

Les ratios connus aujourd’hui sont : 15% des positifs qui nécessitent une hospitalisation (l’OMS dit 20%) et une létalité qui varie entre 0,2 à 10% (en fonction des pays).

Notre capacité industrielle n’est pas une capacité de guerre !

Cette crise a clairement montré les manquements des politiques publiques en matière de gestion des crises et d’anticipation. Et je ne parle pas des manquements de notre système de santé sur lequel on peut écrire des volumes et ne pas en finir.

Le management (parfois basique) est ce qui manque le plus, et qu’on ne nous parle pas de moyens. Notre Etat est défaillant. Dans un Etat en guerre, il faut des stratèges et des généraux pour bien mener la guerre et en sortir victorieux !

Et aujourd’hui plus que la lutte contre le coronavirus, il faut lutter pour préserver notre économie. Or, si nous prenons l’exemple de l’industrie, nous sommes un pays qui ne produit rien dans le secteur sanitaire : pas de respirateurs, pas de tests et pas de masques non plus.

Notre capacité industrielle n’est pas une capacité de guerre !

Et en période de guerre, nous devons réorienter notre appareil industriel vers les produits et équipements utiles à la guerre. Mais comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, nous avons tout fait pour entrer dans une phase de désindustrialisation !

Et bien entendu notre dispositif de R&D est totalement hors de l’histoire et de la géographie !

Et alors que nous traversons cette crise sans précédent, nous ne pouvons pas ne pas parler de pauvreté et de précarité dans notre pays et qui exigent des moyens que l’Etat ne possède pas aujourd’hui. Le confinement en montrera les limites.

En conclusion, nous  disons que nous sommes en guerre, mais nous n’avons ni les généraux de la guerre, ni les armes de la guerre, ni les moyens de cette guerre.