Tunisie – Banque : De bailleurs de fonds s’intéressent à l’intermédiation en monnaie locale

argent_finance_tunisie.jpgOfficiellement, il n’y pas de texte réglementaire qui régit l’intermédiation en monnaie locale pour les bailleurs de fonds. C’est tout juste une profession de foi du ministère des Finances qui, par la voix de son ministre, “s’est engagé à prendre des mesures pour améliorer l’intermédiation en monnaie locale, développer les marchés de capitaux locaux et accroître la stabilité financière dans le pays”.

De fait, cette intermédiation existe bel et bien. Pour preuve, aux termes d’un accord conclu, fin mai 2016, entre la Tunisie et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), les petites et moyennes entreprises tunisiennes sont désormais éligibles à un mécanisme de la BERD destiné à accorder aux PME des prêts en monnaie locale (dinars tunisiens).

Ce mécanisme favorise l’accès des PME des pays partenaires comme la Tunisie au financement en monnaie locale à des taux de marché compétitifs visant à stimuler le marché du crédit en monnaie locale. Ce qui permet de diversifier les sources de financement en monnaie locale.

La BEI est également intéressée par l’intermédiation en monnaie locale. Lors d’une récente interview à un magazine de la place, Ulrich H. Brunnhuber, chef du bureau de représentation à Tunis de la BEI, en a exprimé le besoin. Le responsable de la BEI qui vient d’être conduit pour un second mandat, a déclaré que la BEI compte mettre à profit l’indépendance dont jouit la Banque centrale de Tunisie à la faveur de la nouvelle loi pour solliciter son aide en vue de renforcer la présence de la BEI en monnaie locale. Si cela se confirme, la BEI est disposée à mettre à la disposition des PME tunisiennes des lignes de crédits en monnaie locale.

La question qui mérite d’être posée est de savoir comment les banques locales vont réagir à cette concurrence.