Tunisie : Mongi Marzoug s’explique sur les soupçons de corruption dans les entreprises d’énergie

Par : TAP

Plusieurs députés ont évoqué, lors d’une réunion plénière consacrée à des questions adressées au gouvernement, tenue mardi 26 avril, des “soupçons de corruption” concernant certains projets et entreprises relevant du ministère de l’Energie et des Mines.

Parmi ces projets, ils ont cité le projet de la station de production d’électricité de Bouchema (Gabès), dont le marché était passé sous silence, selon eux, et qui a été remporté par le groupe General Motors (Lire notre article: Tunisie – Energie: 250 MW supplémentaires pour la STEG).

D’autres députés ont indiqué que la Commission des marchés publics a refusé l’octroi de ce marché, dont le coût s’élève à environ 280 millions de dinars.

Informée de ce “soupçon de corruption”, l’Instance nationale de lutte contre la corruption aurait l’intention d’enquêter sur le degré de transparence dans l’octroi de ce marché.

La députée Hela Hammi a évoqué, pour sa part, l’affaire de renvoi de 7 cadres de la Société tunisienne des lubrifiants (SOTULUB), considérant ce renvoi comme “abusif”. Elle affirme en détenir des preuves, ce qui lui fait dire que “la corruption est, vraisemblablement, derrière cette affaire”. D’après elle, la première responsable de la société a expliqué les raisons de ce renvoi par des difficultés financières alors que l’entreprise réalise des bénéfices considérables et a même proposé aux renvoyés des primes pour réaliser leurs propres projets.

Dans sa réponse, le ministre de l’Energie et des Mines, Mongi Marzouk, a souligné que le renvoi des cadres de la SOTULUB est plutôt dû à “la manière illégale dont ils ont été recrutés”, ajoutant que le rapport de l’Inspection centrale du ministère a confirmé que leur recrutement s’est fait selon des “pratiques de favoritisme”.

La députée Rim Thairi s’est interrogée sur le volume réel de la production nationale de pétrole d’autant plus que les compteurs dans les champs pétroliers sont soit en panne, soit ils n’existent plus.

En réponse à cette question, Marzouk a reconnu l’existence de compteurs en panne, relevant que son département va assurer, annuellement, leur maintenance.

Le ministère de l’Energie est ouvert au Parlement et n’hésite pas à organiser des visites de terrain aux champs pétroliers, a-t-il encore dit, indiquant que des amendements seront apportés aux Codes de l’énergie et des mines, de manière à les adapter davantage aux principes de la nouvelle Constitution du pays.