Tunisie – Economie : Le barème unifié du blé qui désunit l’UTAP et le ministère de l’Agriculture

Par : TAP

L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) et le Syndicat national des agriculteurs de Tunisie (SNAGRI) ont exprimé leur refus respectif de la révision du barème unifié du blé, après l’annonce du ministère de l’Agriculture de constituer une commission pour l’examen de la possibilité de réviser l’actuel barème.

L’UTAP indique, dans un communiqué rendu public vendredi 15 avril, que la révision du barème précité est une ligne rouge non discutable, ajoutant le non retour sur une décision (barème) prise en 2012.

On accuse les propriétaires des minoteries d’avoir détourné une grande quantité de son (Seddari) vers les usines, privant les agriculteurs de ce produit, sachant que 70% de la quantité totale produite leur est destinée.

Cette question a causé le triplement des prix des fourrages chez les grossistes et le développement de l’activité du marché noir, d’où l’augmentation du prix du sac de son d’orge (Seddari) de 50 kg de 12,5 dinars à 28 dinars.

L’organisation agricole estime que les propriétaires des minoteries sont responsables de cette situation qui peut s’aggraver et provoquer des mouvements de protestation des agriculteurs pour défendre leurs droits, appelant le gouvernement à intervenir rapidement pour mettre fin à ces pratiques et dépassements.

De son côté, le SYNAGRI souligne que la révision du barème unifié de blé est un danger et ne peut être réalisé qu’à travers l’objectivité et le dialogue. Il met en garde contre toute décision hâtive, appelant à traiter ce dossier en toute transparence et dans le cadre d’une approche participative (producteurs, collecteurs et industriels).

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saad Seddik avait annoncé, mardi 12 avril, qu’une commission au sein de son département est en train d’examiner la possibilité de réviser l’actuel barème unifié du blé.

Suite à cette déclaration, le président de l’UTAP, Abdelmajid Ezzar, avait alors proposé la mise en place de deux barèmes: un spécifique aux agriculteurs et destiné à la collecte de blé auprès de ces derniers, et l’autre dédié aux minoteries. Il régira les critères du blé vendu par l’Office des céréales aux minoteries.

A noter que le barème unifié de blé fixe les critères (poids spécifique, humidité, impureté, impuretés totales, grains mitaines et protéines) pour déterminer la qualité, à l’achat et à la vente, de cette céréale.