Economie : Comment la CONECT voudrait révolutionner le tourisme tunisien

tourisme-tunisiens-680.jpg«On a aujourd’hui les solutions et on voudrait les présenter à l’opinion et aux professionnels». Neuf mois après s’être dotée d’un Groupement professionnel du tourisme (GPT), la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) estime, par la voix de sa vice-présidente, Douja Gharbi, avoir désormais son mot à dire sur la situation du tourisme et la manière dont il convient de procéder pour le redresser.

La deuxième centrale patronale du pays l’a clamé haut et fort le 20 octobre 2015, lors d’une conférence consacrée à la présentation d’«une nouvelle approche» du secteur touristique passant en revue les réformes structurelles et basée sur la diversification et l’innovation.

La stratégie concoctée s’articule autour de «12 produits à fort potentiel», indique Houssem Ben Azzouz, président du GPT. Douze produits qui vont du tourisme des seniors au tourisme automobile, en passant par ceux des affaires, du sport, de la culture, du nautisme, de l’écologie, de l’aventure, etc.

Mais pour que cette vision produise les effets escomptés, il faut des mesures d’accompagnement, recommande Khaled Fourati, 1er vice-président du GPT.

Il faut d’abord, selon cet hôtelier fils d’un grand hôtelier –feu Tahar Fourati-, «maîtriser l’offre hôtelière pour inverser la tendance de la baisse des prix». Cela nécessite de redéployer une partie de la capacité hôtelière «dans d’autres activités touristiques comme la location de meubles» ou non touristique, comme la promotion immobilière, les résidences de santé, des activités scolaires, etc. Si l’on ne procède pas de cette manière, «on ne pourra jamais régler le problème de la dette», craint M. Fourati.

Ensuite, il faudra également relancer l’investissement touristique. Et comme il est «très peu probable que les banques acceptent de financer cette industrie, le 1er vice-président du GPT suggère une alternative: le financement public-privé.

Mais ces efforts pour relancer l’industrie touristique sur de nouvelles bases n’auront pas les retombées espérées si on ne règle pas «les problèmes administratifs auxquels l’opérateur touristique est confronté». Et qui est obligé à chaque projet de solliciter «4 à 5 autorisations».

Pour éviter cela à l’avenir, Khaled Fourati juge nécessaire que le ministère du Tourisme «prenne le lead en matière d’autorisations» et se charge de «négocier avec les autres ministères et organismes».

Tout comme son collègue et président du GPT, M. Fourati pense nécessaire ensuite de «réorganiser la gouvernance» du secteur touristique. Cela implique de «donner aux régions les moyens d’assumer cette gouvernance, notamment en matière de commercialisation» et revoir le mode d’intervention du Fonds de la compétitivité.

Sur la liste des mesures à prendre et des actions à mettre en œuvre pour relancer le tourisme sur de nouvelles bases, le 1er vice-président du GPT inscrit également la «sécurisation de l’activité touristique» en «remédiant à l’image négative du tourisme auprès du citoyen» par une réconciliation entre le Tunisien et le tourisme, la libéralisation du ciel –l’open sky- car, note Khaled Fourati, «il est erroné de privilégier les intérêts d’une compagnie au détriment de ceux du pays»- et s’attaquer à deux problèmes qui sont pour beaucoup dans les difficultés de l’industrie touristique : la pollution et l’insécurité.