Finances : Qu’attend la Tunisie de la visite de Christine Lagarde?

Par : TAP

fmi-christine-lagarde-680.jpgLa directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, effectue, les 8 et 9 septembre 2015, une visite de travail en Tunisie, à l’invitation du chef du gouvernement tunisien, Habib Essid.

Selon le ministre des Finances, Slim Chaker, cette visite, la deuxième effectuée par Lagarde en Tunisie depuis sa prise de fonction à la tête du FMI à la mi-juillet 2011 (la 1ère a eu lieu en février 2012), vise à évaluer les réformes accomplies par le pays dans le cadre de l’Accord de confirmation conclu entre la Tunisie et le FMI, en juin 2013, en vertu duquel un crédit de près de 1,7 milliard de dollars a été accordé à la Tunisie. Jusqu’à ce jour, la Tunisie n’a reçu que 1,15 milliard de dollars consacrés à la consolidation des ressources du budget de l’Etat.

Cette visite intervient quelques jours avant la tenue de la réunion du conseil d’administration du FMI pour débattre de la 6ème revue qui permettra à la Tunisie, après approbation, d’obtenir une tranche de 303,08 millions de dollars, alors que la dernière tranche de ce financement, estimée à environ 200 millions de dinars, sera débloquée lors du parachèvement de l’accord prévu pour le 31 décembre 2015.

Le FMI a récemment annoncé que sa délégation qui s’était rendue en Tunisie est parvenue à une entente avec les autorités tunisiennes concernant la 6ème revue dans le cadre de l’Accord de confirmation. La délégation s’est réjouie de l’engagement des autorités à appliquer leur programme économique national après avoir parachevé avec succès l’opération du changement politique.

Elle ambitionne, par ailleurs, de poursuivre sa coopération en vue de réaliser les objectifs du programme, à savoir la stabilité économique, une croissance plus forte et un développement inclusif, selon le site Web du FMI. «La visite de Lagarde constituera une opportunité pour le FMI afin d’évaluer son expérience avec notre pays qui demeure pour l’Institution de Bretton Woods ainsi que pour les autres bailleurs de fonds et les pays du monde, une expérience unique en son genre, notamment après la réussite de sa transition politique et son souci de réaliser la transition économique malgré les difficultés», a souligné le ministre des Finances.

M. Chaker a ajouté que «le FMI considère la Tunisie comme un laboratoire qui lui permettra de mettre en place les mécanismes nécessaires et de revoir ses politiques, de manière à intervenir dans d’autres pays semblables à la Tunisie qui auront besoin, au cours des prochaines années, de ses interventions, à l’instar de la Syrie et du Yémen».

Il a aussi affirmé que les discussions avec la responsable du FMI seront axées sur les moyens à même de parachever l’Accord de confirmation et la date de décaissement de la dernière tranche du crédit convenu qui permettra à la Tunisie de disposer des financements dont l’économie nationale a grandement besoin.

Le gouvernement tunisien n’a pas encore décidé de demander une nouvelle aide du FMI, indique le ministre des Finances, mais ne nie toutefois pas la possibilité de négocier un deuxième programme de coopération avec l’Institution de Bretton Woods. Cette éventualité reste tributaire de la volonté du FMI de financer un nouveau programme et de celle du gouvernement tunisien de bénéficier des financements de ce bailleur de fonds, a expliqué le ministre. “L’intervention du FMI, qui s’est faite à la demande de la Tunisie et ne lui a pas été imposée, a permis au pays de bénéficier non seulement des financements mis à sa disposition mais également de l’expérience des experts du FMI qui ont exercé dans plusieurs pays du monde et mis au service du pays la synthèse de leur expertise”, a-t-il expliqué.

Dans cet ordre d’idées, M. Chaker a tenu à souligner qu’il ne faut as diaboliser le FMI qui n’intervient dans un pays qu’à sa demande et finance un programme de coopération négocié au préalable. La coopération avec le FMI constitue en outre une assurance pour la Tunisie en cas de sortie sur les marchés internationaux ou lors d’un recours à d’autres bailleurs de fonds comme la Banque mondiale (BM) et l’Union européenne (UE) ainsi que quelques pays du Golfe, a fait savoir le ministre.