Le salon du Bourget se met au vert à six mois de la conférence sur le climat

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égolène Royal, le 18 juin 2015 au salon aéronautique du Bourget, en région parisienne (Photo : MIGUEL MEDINA)

[18/06/2015 12:32:33] Le Bourget (France) (AFP) Le salon aéronautique du Bourget s’est mis au vert jeudi, avec une matinée placée sous le signe de la conférence COP 21 sur le climat tandis que les avionneurs dressaient le bilan de leurs ventes, loin du record de la précédente édition, Boeing terminant cette fois-ci devant Airbus au tableau des commandes fermes.

Pour cette quatrième journée du grand rendez-vous de l’industrie aéronautique, les organisateurs ont souhaité mettre l’accent sur la grande conférence mondiale sur le climat organisée par la France en fin d’année, dont une partie se déroulera d’ailleurs au Bourget, près de Paris.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et sa collègue de l’Ecologie Ségolène Royal ont visité les stands dans la matinée pour mettre en valeur les différentes initiatives prises par le secteur aéronautique afin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

A l’orée de cette journée baptisée “la COP 21 vue du ciel”, le groupe Air-France-KLM, Aéroports de Paris (ADP) et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, à améliorer leur consommation d’énergie et à développer les biocarburants.

En matière d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), ADP vise une diminution de 50% en 2020 par rapport à 2009 et Air France-KLM de 20% par rapport à 2011.

Le Gifas se fixe pour sa part un objectif de 50% d’émissions de CO2 en moins sur les nouveaux avions par rapport à 2000, puis de 75% en 2050, qui correspond au “plan de vol 2050” publié dès 2011 par le Conseil consultatif pour la recherche aéronautique en Europe (ACARE).

Cet organisme associant les industriels et la Commission européenne met la barre plus haut que l’association internationale du transport aérien (IATA), qui table sur une diminution de 50% des rejets de CO2 en 2050 par rapport à 2005. Le transport aérien dit représenter aujourd’hui 2% des émissions de gaz à effet de serre.

Un défi alors que le trafic aérien devrait plus que doubler en vingt ans, passant de 3,3 milliards de passagers en 2014 à 7,3 milliards en 2034 selon l’IATA.

– Boeing vainqueur aux points –

Les constructeurs aéronautiques planchent sur des solutions plus “vertes”, comme des moteurs électriques pour le roulage au sol, les biocarburants, et vantent de nouveaux modèles à venir remotorisés et plus économes, comme le Boeing 737 MAX et l’Airbus A320neo.

Ces deux biréacteurs moyen-courrier monocouloir ont sans surprise constitué le gros des commandes des deux rivaux européen et américain, mis en avant depuis le début de la semaine au Bourget.

Au match des commandes fermes, la firme de Seattle (145 appareils, 18,6 milliards de dollars) a coiffé sur le fil celle basée à Toulouse (124 appareils, 16,3 milliards de dollars), l’américain inscrivant dans son décompte final 21 commandes fermes de moyen-courriers 737 d’une valeur totale de 2 milliards de dollars, sans toutefois en identifier les acheteurs.

Airbus a toutefois terminé premier au total des commandes, qui inclut options et intentions d’achat, avec 421 appareils pour une valeur de 57 milliards de dollars, loin devant Boeing et ses 331 avions pour un montant de 50,2 milliards de dollars.

“Je suis convaincu que 95%, si ce n’est 100% (des commandes reçues) se traduiront par des commandes fermes”, a déclaré Fabrice Brégier, directeur du groupe européen.

Les ventes fermes sont cependant en net repli par rapport à la précédente édition: il y a deux ans, Airbus avait enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes, contre 38 milliards pour Boeing.

Un constat à nuancer puisque les carnets de commande des deux rivaux sont quasiment pleins jusqu’à la fin de la décennie et les avionneurs prévoient que le marché des avions neufs dépassera largement les 30.000 unités dans les vingt prochaines années.

La biennale ouvrira vendredi ses portes au grand public pour trois jours, avec des dizaines d’appareils à découvrir au sol et des démonstrations quotidiennes de vol, notamment du Rafale de Dassault, de l’Airbus A400M ou du Boeing 787 “Dreamliner”.

Les organisateurs tablaient au début du salon sur 315.000 visiteurs au total dont 140.000 professionnels.