UBS possédait un réseau dédié à l’évasion fiscale en Amérique latine

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ôt (Photo : Fabrice Coffrini)

[18/06/2015 09:59:17] Buenos Aires (AFP) UBS, premier groupe bancaire suisse, avait un réseau d’intermédiaires en Amérique latine qui permettait d’échapper à l’impôt, selon une méthode similaire à celle employée par la banque britannique HSBC, a révélé une ex-responsable de la banque selon des députés argentins.

Cette révélation a été faite mercredi à l’ambassade d’Argentine à Paris par l’ancienne reponsable d’UBS Stéphanie Gibaud à des membres de la commission bicamérale du Congrès argentin qui enquête sur l’ouverture en Suisse par la banque britannique HSBC de quelque 4.040 comptes pour des Argentins, soupçonnés de fraude fiscale.

Mme Gibaud, qui a quitté la banque en 2012, a déclaré que le réseau d’Amérique latine, qui comprenait l’Argentine, comptait quelque 30 personnes. Elle a formulé pour UBS quasiment les mêmes accusations que celles faites par Hervé Falciani, ex-informaticien franco-italien de HSBC, qui avait révélé de gigantesques manoeuvres de cette banque soupçonnée de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale.

“Même si UBS ne possédait pas de succursale argentine, Mme Gibaud dénonce le fait que la banque disposait d’un réseau d’intermédiaires, n’ayant apparemment aucun rapport avec la banque, qui arrivaient au pays en tant que touristes, avec leurs propres téléphones, et assistaient à des évènements et des dîners pour y dénicher des clients argentins”, ont expliqué les députés dans un communiqué publié à Buenos Aires.

Stéphanie Gibaud a certifié l’existence d’un bureau argentin à Genève dédié à ces activités.

Le nombre de comptes argentins ouverts par UBS serait similaire à celui dévoilé pour HSBC, estimé à 4.040 selon l’enquête de l’administration fiscale argentine (Afip) qui a abouti à la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Les représentants d’UBS “aidaient les clients et entreprises offshore à la fuite des capitaux argentins aux travers de mécanismes de compensations, réalisés entre entreprises sans qu’il soit nécessaire d’exporter des dollars, entre autres mécanismes”, a révélé le communiqué.

“Nous devons voir comment l’Argentine va pouvoir utiliser de manière légale cette information”, ont indiqué les députés.