Royaume-Uni : amende de 159 millions d’euros pour Lloyds dans un scandale d’assurances-crédit

7f0db39a968dc0a73b3c76839809ade93b4436d1.jpg
ège du groupe à Londres le 4 août 2011 (Photo : Leon Neal)

[05/06/2015 09:48:22] Londres (AFP) La banque britannique Lloyds a été condamnée à 117 millions de livres (159 millions d’euros) d’amende par le régulateur financier du pays pour avoir mal géré des plaintes liées à un immense scandale d’assurances-crédit, a annoncé vendredi la FCA.

La Financial Conduct Authority (FCA) a infligé cette pénalité au Lloyds Banking Group (LBG) pour avoir indûment rejeté un certain nombre de plaintes de clients. LBG a déjà provisionné 12 milliards de livres (16,3 milliards d’euros) pour indemniser les consommateurs lésés dans cette affaire qui a coûté jusqu’à présent quelque 26 milliards de livres à l’ensemble du secteur bancaire britannique.

Ce scandale des “Payment Protection Insurance” (PPI) remonte aux années 1990, lorsque les banques britanniques ont commencé à vendre massivement des assurances destinées à soutenir un emprunteur qui se retrouverait dans l’incapacité de rembourser un prêt, immobilier ou autre, ou de faire face aux échéances liées à sa carte de crédit – à cause par exemple de la perte de son emploi, d’un accident ou d’une maladie.

L’affaire a émergé dans les années 2000 lorsqu’il est apparu que ces PPI comportaient des clauses cachées faisant que l’emprunteur ne pouvait en bénéficier lorsqu’il en avait besoin. Des assurances ont aussi été vendues à des emprunteurs sans leur demander clairement leur avis, et des clients les payaient parfois à leur banque sans même le savoir.

Depuis une décision de justice en 2011 qui a fait jurisprudence, les vendeurs de ces PPI ont dû payer des indemnités massives aux consommateurs lésés et les plaintes ont abondé.

L’amende record infligée vendredi par le régulateur britannique ne sanctionne toutefois pas les manquements et erreurs de Lloyds lors de la vente des PPI elle-même, mais la manière dont la banque a géré un certain nombre de plaintes de ses clients entre mars 2012 et mai 2013.

Pendant cette période, Lloyds s’est penchée sur des plaintes relatives à 2,3 millions de contrats PPI et en a rejeté 37%, a expliqué la FCA.

Or, Lloyds a rejeté certaines plaintes en expliquant que le processus de vente de ces assurances-crédit avait été “solide, alors que la banque savait que d’importants manquements avaient eu lieu”, a souligné le régulateur.

En outre, à certains clients dont les plaintes ont été rejetées, on a répondu que leur requête avait été “+étudiée en long et en large, de façon équilibrée et au regard de toutes les preuves disponibles+, alors que ce n’était pas le cas”, a ajouté la FCA.