Gattaz opposé aux parachutes dorés “lorsqu’il n’y a pas de résultats”

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à Paris le 3 avril 2015 (Photo : ERIC PIERMONT)

[31/05/2015 12:34:36] Paris (AFP) Le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé dimanche qu’il “ne devrait pas y avoir” de parachute doré pour les dirigeants d’entreprise “lorsqu’il n’y a pas de résultats” justifiant le paiement d’une telle prime de départ.

“Je pense que ce n’est pas normal. Des rémunérations sont liées à une réussite, à des responsabilités, à une prise de risque, à des résultats. Lorsqu’il n’y a pas de résultats, il ne devrait pas y avoir de bonus, bien évidemment”, a déclaré M. Gattaz sur Canal+.

Le débat sur les parachutes dorés a été relancé cette année par plusieurs affaires qui ont suscité de vives réactions.

En avril, l’ancien PDG de Vivarte, Marc Lelandais, avait reconnu avoir touché plus de 2 millions d’euros lors de son licenciement en octobre, dont “une indemnité de sortie de 1 million d’euros”. Le groupe de distribution spécialisé dans l’habillement a depuis annoncé la suppression de 1.600 postes et la fermeture de plus de 200 magasins de ses enseignes La Halle aux Vêtements et André.

En revanche, Michel Combes, patron de l’équipementier Alcatel-Lucent, racheté en avril par le finlandais Nokia, a renoncé à une indemnité de départ de 2,4 millions d’euros et au paiement des actions qui lui ont été attribuées en 2013 et 2014.

En février, gouvernement et syndicats s’étaient indignés du “bonus de bienvenue” de 4 millions d’euros attribué au nouveau patron du groupe pharmaceutique Sanofi, Olivier Brandicourt.

Par ailleurs, M. Gattaz a de nouveau affirmé qu’il n’avait “jamais promis un million d’emplois au président Hollande face au pacte de responsabilité”, comme il l’avait déjà assuré en mars.

En octobre 2013, trois mois après son élection à la présidence du Medef, M. Gattaz avait écrit dans une lettre à ses 750.000 adhérents: “l’ambition que nous vous proposons, c’est de créer un million d’emplois en cinq ans”.

Cette campagne est distincte du pacte de responsabilité, dispositif phare de l’action économique du gouvernement, qui demande aux entreprises de prendre des engagements sur l’emploi, ratifiés par les syndicats, en échange des mesures de baisses de charges et d’impôts promises par l’exécutif, d’un montant total de quelque 40 milliards d’euros.

“On a estimé le pacte de responsabilité, les 40 milliards de baisse, à 200.000 emplois à cinq ans, peut-être”, a rappelé M. Gattaz.