Wall Street attend un rebond, après une semaine décevante

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à New York, le 22 août 2013 (Photo : Mario Tama)

[30/05/2015 09:46:00] New York (AFP) Wall Street, à moitié rassurée par la santé de l’économie américaine, attend avec impatience de nouveaux signes de solidité de l’activité face aux risques de contagion étrangère.

Lors d’une semaine écourtée par un jour férié en l’honneur des soldats morts au combats, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 2,21% à 18.010,68 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,38% à 5.070,03 points, malgré un nouveau record historique mercredi à 5.106,59 points, et l’indice élargi Standard and Poor’s 500 a reculé de 0,88% à 2.107,39 points.

“La semaine avait débuté sur une note optimiste, avec de la confiance dans la perspective d’un rebond, mais les statistiques de la semaine ont vraiment entamé cet optimisme”, a commenté Chris Low, chez FTN Financial, jugeant qu'”il devient difficile de croire à un rebond quand on continue à voir de la faiblesse en avril et en mai”.

Du coup, les statistiques de la semaine prochaine seront guettées avec grand intérêt, surtout l’indicateur-roi sur l’emploi et le chômage attendu vendredi matin.

“Les chiffres de mars étaient vraiment, vraiment faibles, avril était assez bon, si mai est assez bon, on reprendra confiance dans l’idée d’un rebond”, a souligné M. Low.

Dans le cas contraire, la série de chiffres médiocres récents hantera les investisseurs, notamment le moral des ménages en berne et la chute inattendue de l’activité dans la région de Chicago ainsi que la contraction du PIB au premier trimestre, même si elle était attendue.

En attendant les chiffres de l’emploi, les investisseurs guetteront les indices ISM sur l’activité dans l’industrie, lundi, et sur l’activité dans les services, mercredi.

Et puis, a souligné Gregori Volokhine, ils devraient prêter une grande attention aux dépenses et revenus des ménages qui seront annoncés lundi.

“Si les dépenses sont en baisse, il faudra se poser des questions sur la croissance”, a souligné M. Volokhine, car actuellement tout devrait favoriser la consommation, avec le chômage en baisse, un mouvement de hausse du salaire minimum et une essence toujours bon marché.

En revanche, ont estimé tant M. Volokhine que M. Low, le marché devrait perdre l’habitude de réagir négativement aux éventuelles bonnes nouvelles de peur qu’elles encouragent la Réserve fédérale (Fed) à relever les taux d’intérêt, privant l’économie d’un stimulant.

“A ce stade, l’hypothèse d’un resserrement monétaire en juin est tellement improbable que, au moins pour un trimestre, on peut se concentrer sur les performances d’entreprise”, a dit M. Low.

– La Grèce suivie de près –

En tout état de cause, “le marché ne s’inquiète plus de la hausse des taux, mais que cette hausse soit justifiée, ou qu’elle puisse être mise à mal par des données externes” à la conjoncture américaine, estime M. Volokhine.

Pour l’instant, “le marché américain, même sans ressort, (…) a surtout peur d’une contagion extérieure, plus que de l’économie américaine”, a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, Wall Street a bien résisté à la chute du marché de Shanghai comme à celle des Bourses européennes, prises de pessimisme devant l’impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers.

Mais “ce qu’il me faut (pour pousser le marché en hausse), c’est des bonnes nouvelles dans les négociations avec la Grèce”, a déclaré Tom Cahill, chez Ventura Wealth Management.

“Tant qu’il n’y aura pas de solution, je ne vois ni les marchés européens ni le marché américain progresser”, a-t-il ajouté.

En effet, “le marché n’aime pas l’incertitude”, a-t-il expliqué, et si la Grèce doit quitter la zone euro, on se demandera: “qu’est-ce que cela veut dire pour la zone euro, pour la Grèce?”

“Maintenant que les Etats-Unis ont bien progressé depuis 2009, que les valorisations sont probablement un peu élevées voire surévaluées (..) les investisseurs veulent pouvoir se tourner vers l’Europe, et si ça se gâte vraiment là-bas, les investisseurs chercheront à éviter la prise de risque”, pouvant conduire à un désengagement du marché actions, a conclu M. Cahill.