Pierre Gattaz prône l’embauche des adultes en formation à 80% du Smic

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à Paris le 3 avril 2015 (Photo : ERIC PIERMONT)

[22/04/2015 15:13:18] Paris (AFP) Le patron des patrons, Pierre Gattaz, propose aux entreprises d’embaucher, à 80% du Smic, des adultes qu’elles formeraient pendant 18 à 24 mois, une rémunération qui devrait être complétée par d’autres dispositifs pour atteindre le salaire minimum.

“Je préconise de créer des contrats de professionnalisation sur mesure, en permettant aux entreprises d’embaucher à 80% du Smic, comme c’est la règle pour les moins de 26 ans”, déclare le patron du Medef dans un entretien à paraître jeudi dans le magazine Challenges.

“L’entreprise les formerait pendant une durée de dix-huit à vingt-quatre mois, un investissement lourd. Et leur rémunération devrait être complétée par l?indemnité de chômage ou le RSA pour atteindre le Smic”, détaille M. Gattaz.

Cette mesure contribuerait à enrayer le chômage et pallier la pénurie de main d’oeuvre dans certains secteurs d’activité, selon lui.

Sur la question de la dégressivité des allocations chômage, M. Gattaz répond par un “pourquoi pas, ou revoir les durées et conditions d’indemnisation”.

Le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé fin février que la question d’une éventuelle dégressivité des allocations chômage n’était “pas aujourd’hui (son) sujet”, mais constituait un “défi” pour les partenaires sociaux.

Estimant qu’il n’y a “pas assez de différence entre le salaire et l’indemnisation chômage”, il n’exclut pas de “sanctionner les chômeurs qui refusent plusieurs fois un job correspondant à leurs qualifications”, comme c’est le cas en Allemagne.

En matière de fiscalité qu’il juge “instable, souvent punitive et compliquée”, Pierre Gattaz prône l’instauration d’un impôt proportionnel sans niche fiscale (“flat tax”) pour les sociétés et les plus-values.

Dans le cadre des efforts de simplification chers au gouvernement pour lutter contre l’inflation des normes, le chef de la principale organisation patronale française suggère d'”affecter entre 5 et 10% des fonctionnaires à la simplification”, soit 500.000 agents, et un “binôme chef d’entreprise-haut fonctionnaire dans chaque ministère”.