ArcelorMittal prudent pour 2015, après avoir fait mieux que prévu en 2014

f6ac2e03d8cfbb2c614755c8115bd91576af0618.jpg
érationnel en baisse pour 2015 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[13/02/2015 10:06:01] Paris (AFP) Le géant de l’acier ArcelorMittal a fait preuve de prudence vendredi en se fixant un objectif opérationnel en baisse pour 2015, après avoir fait mieux que prévu l’an dernier grâce au rebond de la demande d’acier en Europe et aux Etats-Unis.

Le groupe, qui a compensé l’an dernier la chute du cours du minerai de fer grâce à une augmentation de 3% de ses expéditions d’acier, a dégagé un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 7,2 milliards de dollars, en hausse de 8,5%, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Il a ainsi fait mieux que les 7 milliards qu’il s’était fixé le 1er août après avoir révisé à la baisse ses ambitions fixées initialement à 8 milliards de dollars, en raison du recul du cours du minerai de fer qui plombe ses activités minières.

Contraint d’émettre des avertissements sur résultats pendant deux années consécutives sur son Ebitda à l’occasion de la publication des semestriels, le géant de l’acier se montre cette fois-ci prudent pour 2015 en tablant sur une baisse de son excédent brut d’exploitation, qu’il situe dans une fourchette comprise entre 6,5 et 7 milliards de dollars.

“Pour 2015, bien que les conditions d’exploitation demeurent difficiles, nous prévoyons que les marchés de l’acier vont poursuivre leur amélioration, en particulier pour les produits à haute valeur ajoutée, comme le secteur automobile”, a anticipé le PDG Lakshmi Mittal, cité dans un communiqué.

Il table pourtant sur une augmentation des expéditions d’acier de 4 à 5%, plus forte que l’année dernière. Côté minerai de fer, si les conditions du marché restent inchangées, il s’attend à ce que “plus d’un tiers de l’impact de la baisse des prix sur les ventes soit compensé par l’amélioration de la performance en terme de coûts”, comme les effets de change, “le coût de l’énergie, les frais de transports et une hausse des volumes”, a-t-il assuré.

– Chute drastique de la demande –

Sanctionné en Bourse, où son action se trouve à des plus bas historiques, le groupe boucle pourtant 2014 en affichant une réduction de ses pertes de plus de la moitié et une dette abaissée à son niveau le plus bas “depuis la fusion”, en d’autres termes l’OPA hostile lancée par Mittal Steel sur Arcelor en 2006.

“Notre activité a profité d’une augmentation de 3% des expéditions d’acier, d’une augmentation des expéditions de minerai de fer commercialisable et du résultat des efforts d?optimisation des coûts et de restructuration”, s’est félicité M. Mittal.

Le groupe, fortement pénalisé depuis le début de la crise par la chute drastique de la demande d’acier sur ses principaux marchés, l’Europe et les Etats-Unis, a bénéficié du rebond de la demande pour réduire ses pertes à 1,1 milliard de dollar contre 2,5 milliards une année auparavant.

Il s’empresse d’ailleurs de souligner que le géant mondial de l’acier aurait renoué avec les bénéfices sans une dépréciation en Chine pour un montant de 600.000 dollars, ainsi que d’autres “dépréciations diverses” et des éléments non récurrents.

Le chiffre d’affaires d’ArcelorMittal s’est élevé à 79,3 milliards de dollars l’an dernier, pratiquement stable par rapport à 2013 (+0,2%).

ArcelorMittal a également réduit significativement sa dette de deux milliards de dollars en l’abaissant à la fin de l’année à 15,8 milliards. Pour M. Mittal, cette réduction “apporte la démonstration de nos progrès continus sur la voie de notre objectif à moyen terme de 15 milliards”.

Cette réduction de dette a permis à ArcelorMittal de réduire ses dépenses d’intérêts de 300 millions de dollars, a-t-il assuré, une semaine après avoir été dégradé début février par l’agence Standard and Poor’s qui a abaissé d’un cran à “BB” sa note à long terme en raison de la chute du prix du minerai de fer.

Le dividende reste inchangé à 0,20 dollar par action.