automobile de Los Angeles, en Californie, le 19 novembre 2014 (Photo : Frederic J. Brown) |
[20/11/2014 10:18:31] Los Angeles (AFP) Voitures en éditions limitées à 200.000 dollars pour une élite qui se fait conduire en buvant du champagne, prototypes sport avec tableau de bord 3D: le salon de l’automobile de Los Angeles fait la fête aux voitures pour ultra-riches.
Avec un marché boursier aux sommets, des taux d’intérêt et des prix de l’essence bas, le marché des voitures haut de gamme est au beau fixe.
“Il devrait continuer à croître l’année prochaine à un rythme de 5-6%” après une bonne année en 2014, a expliqué à des journalistes Johan de Nysschen, le patron de Cadillac, la marque de luxe de General Motors, lors d’une présentation mercredi de la nouvelle ATS-V.
Cette voiture sportive sera vendue à partir de 63.000 dollars mais M. de Nysschen note que “l’énergie du marché” est encore plus dynamique vers les voitures plus chères, à plus de 100.000 dollars.
Un segment où Cadillac espère être bientôt présent et où règnent les constructeurs européens.
Ces fabricants ont ces dernières années étendu leur gamme vers des modèles plus compacts et moins chers, désormais accessibles à un grand nombre de consommateurs notamment grâce à des financements très attrayants.
Le risque pour des enseignes comme Porsche, BMW, Mercedes et autres Jaguar est alors de voir leur image souffrir auprès des millionnaires auxquels ils font les yeux doux, aux Etats-Unis, en Chine, en Europe ou au Moyen-Orient.
Leur défi est donc de continuer à produire des voitures de très haut luxe qui font rêver, un peu comme la haute-couture fait vendre le prêt-à-porter.
“Il y a des offres pour des Maserati à 699 dollars par mois, alors ces constructeurs doivent protéger leur marque”, souligne Jessica Caldwell, analyste du site spécialisé Edmunds.com.
– Rester entre soi –
La Mercedes-Maybach S600, dévoilée mercredi à Los Angeles, est un cas d’école.
Comme beaucoup de voitures pour les “0,1%”, la Maybach, dont le prix n’est pas encore connu, ne comporte “pas forcément des caractéristiques totalement innovantes” comparé à la berline Classe S de Mercedes, mais beaucoup de détails et finitions de luxe, ajoute Mme Caldwell: plus longue, avec finition en cuir matelassé façon sac Chanel, et toute l’attention vers les “very important” passagers.
à Los Angeles, en Californie, le 19 novembre 2014 (Photo : Frederic J. Brown) |
Les sièges arrière s’inclinent presque comme un lit, un petit réfrigérateur est disponible avec deux coupes de champagne prêtes à trinquer, le système audio est fait pour que le chauffeur puisse leur parler sans se retourner ou forcer la voix…
La nouvelle Porsche Carrera 911 GT permet aussi grâce à une application de programmer à distance la température de la climatisation, entre autres gadgets.
Pour séduire les plus fortunés, les constructeurs lancent également des voitures en série limitée. Les volumes sont minimes mais les marges importantes et l’effet prestige important.
La Porsche Panamera Exclusive Series ne sera ainsi fabriquée qu’à hauteur de 100 unités. Audi, autre marque “premium” du groupe Volkswagen, propose une R8 à seulement 60 exemplaires pour environ 200.000 dollars.
Pour mettre en avant son offre la plus haut-de-gamme, Audi expose par ailleurs à Los Angeles un prototype, la “Prologue”. Elle dispose d’un tableau de bord numérique 3D, de boutons tactiles, d’une boîte à gants recouverte d’un écran numérique qui permet aussi d’envoyer des informations vers l’écran du tableau de bord en les balayant du doigt (“swipe”).
Pour séduire les stars de Wall Street, de la Silicon Valley, ou encore les magnats du pétrole, les constructeurs ne se contentent pas de doper le moteur ou de soigner l’habitacle.
“Nous créons un monde différent pour nos clients”, explique à l’AFP Carsten Oder, l’un des dirigeants de Mercedes.
Soirées de concerts philharmoniques privées, essais sur des pistes de course automobile, rencontres avec des stars ou des champions lors de tournois de golf, masterclass avec des designers… Les constructeurs offrent à ces précieux clients très fortunés des occasions “où ils sont sûrs de ne rencontrer que des gens comme eux”, conclut M. Oder.