Chine : objectif de croissance “d’environ 7%” en 2015 selon la Banque mondiale

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îne de montage automobile à Shenyang, le 8 juillet 2014

[29/10/2014 07:47:41] Pékin (AFP) Des objectifs de croissance trop “ambitieux” pourraient contrarier les efforts de la Chine pour rééquilibrer son modèle économique, a averti mercredi la Banque mondiale, qui juge approprié un objectif d'”environ 7%” en 2015 pour la deuxième économie mondiale.

“A notre avis, un objectif indicatif de croissance d’environ 7% en 2015 correspondrait à un rythme de croissance de nature à assurer la stabilité sur le marché de l’emploi”, a estimé Karlis Smits, économiste senior de l’institution.

Toutefois, “conduire la politique économique (principalement) en fonction d’objectifs de progression du PIB en tant que tels, risquerait de pénaliser la transition vers un modèle économique” davantage basé sur la consommation intérieure et l’essor des services, a-t-il souligné, lors d’une conférence de presse.

Dans le détail, la Banque mondiale (BM) table elle sur une croissance chinoise de 7,2% en 2015 et 7,1% en 2016, et prédit une “modération” prolongée au cours de la prochaine décennie, selon un rapport publié mercredi mettant à jour leur évaluation de l’économie chinoise.

Celui-ci présente ce ralentissement comme un contre-coup de “l’intensification des efforts du gouvernement pour colmater les faiblesses du système financier, réduire les contraintes (sur le marché) et rendre la croissance plus durable”.

La BM attend par ailleurs pour cette année une croissance de 7,4% — après que le troisième trimestre a marqué un net ralentissement, à 7,3%, au plus bas depuis plus de 5 ans. Pékin vise officiellement pour 2014 “environ 7,5%”.

“Notre message, c’est que la priorité des autorités devrait être la poursuite des réformes plutôt que la nécessité d’atteindre des objectifs de croissance spécifiques” déterminés à l’avance, a insisté M. Smits.

Et ce, alors que la croissance, du fait même des réformes engagées, est “de plus en plus déterminée par des forces de marché” distinctes.

Selon lui, le gouvernement chinois dispose certes d’un large éventail d’outils pour doper l’activité et “atteindre d’ambitieux objectifs en terme de croissance du PIB l’an prochain” s’ils le veulent.

“Mais nous pensons que ces outils de soutien (de stimulus) devraient être gardés de côté comme un possible bouclier en cas d’événement imprévu” –notamment des coups de mou de l’économie mondiale–, a-t-il averti.

Le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang affichent leur intention de “rééquilibrer” le modèle économique chinois — en rognant les monopoles des groupes publics et les surcapacités de l’industrie, et en endiguant drastiquement les dettes publiques — quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.

Face à une conjoncture très morose, Pékin avait néanmoins lancé au printemps des coups de pouce économiques — réductions fiscales, assouplissements monétaires ciblés –, tout en excluant un plan de relance massif.

L’objectif officiel de croissance adopté pour 2015 “montrera quelles sont les priorités du gouvernement, quelle importance il accorde aux réformes”, soulignait le rapport de la BM.