à Paris (Photo : Loic Venance) |
[21/10/2014 11:39:23] Paris (AFP) Le mécénat est une pratique présente dans la quasi totalité des grands groupes français, souvent par le biais de fondations d’entreprises, et l’art et la culture ne représentent que l’un des champs investis.
Soit l’entreprise soutient directement des projets, soit elle met en place une structure dédiée telle qu’une fondation, une association, un fonds de dotation, etc.
Selon une étude réalisée par Admical et publiée en janvier, les groupes du CAC 40 ont consacré en moyenne 19,2 millions d’euros en 2012 à des actions de mécénat et leur budget annuel représente en moyenne 0,06% de leur chiffre d’affaires.
Le mécénat donne droit à une déduction fiscale égale à 60% du montant du don, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise.
89% d’entre eux investissent dans la solidarité internationale et dans le social, 76% dans l’éducation, 62% dans la santé et l’environnement, 59% dans la culture et le patrimoine, 49% dans la recherche et 38% dans le sport, précise l’étude.
érence de presse pour les 30 ans de la Fondation, le 13 octobre 2014 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
Tous mènent des actions de mécénat à l’international et pratiquent le mécénat financier, 74% pratiquent aussi les dons en nature et 71% le mécénat de compétences, c’est-à-dire la mise à disposition de salariés sur leur temps de travail.
A titre d’exemple, la Fondation BNP Paribas, qui fête ses 30 ans cette année, avait un budget de mécénat de 7 millions d’euros en 2014 dont 1,5 million pour la culture (spectacle vivant, musique et musées).
Renault a lui consacré 12 millions d’euros en 2013 à 330 projets, dont un quart en mécénat de compétences ou en nature (don de matériel, véhicules…). Plus de la moitié de ces actions ciblaient l’Europe, France comprise.
Son concurrent PSA a investi 2,1 millions d’euros en 2013, dont 10% pour des projets culturels. Parmi eux: le “MuMo”, un Musée mobile original destiné aux enfants, installé dans un 25 tonnes et qui sillonne des routes d’Europe et d’Afrique.
Nombre de grands groupes français ont investi le champ de la culture.
Vivendi, en plus de s’occuper de sport et d’aide aux jeunes en difficulté, est ainsi partenaire de plusieurs festivals à Aix, Nantes, Marciac, etc.
Michelin consacre 12 millions d’euros au mécénat cette année dont une partie en soutien à la Comédie Française ou encore à l’Opéra et la Comédie de Clermont-Ferrand, siège du groupe.
GDF Suez a aménagé le musée Magritte de Bruxelles et soutient des expositions comme celle actuelle sur le Maroc contemporain à l’Institut du Monde Arabe. Le groupe finance aussi la restauration de vitraux ou encore un programme d’accès à l’opéra pour des jeunes défavorisés.
Dans ce paysage, les groupes de luxe ne sont pas en reste.
Parmi les pionniers figure la Fondation Cartier pour l’art contemporain, qui fête ses 30 ans cette année. Installée dans un immeuble de verre conçu par Jean Nouvel à Paris, elle se consacre à la peinture, la photo, la mode, la vidéo, le spectacle vivant.
Hermès cible lui aussi en bonne partie le champ de la culture. La Fondation Hermès née en 2008 organise des expositions dans des galeries à Bruxelles, New York, Séoul, Tokyo ou Singapour, notamment. Elle a co-organisé l’exposition “Formes Simples”, en cours au Centre Pompidou Metz, soutient des travaux liés à la danse et a ouvert des “résidences d’artistes” au sein de plusieurs manufactures du groupe Hermès.
Les Galaries Lafayette ont annoncé en octobre 2013 la création d’une fondation destinée à soutenir les artistes contemporains, qui s’ouvrira aussi au design et à la mode.
à Venise (Photo : Marco Sabadin) |
LVMH a donné naissance à la Fondation Louis Vuitton, dédiée à la création artistique contemporaine, dont le bâtiment audacieux a été inauguré ce lundi à Paris. Son budget n’a pas été dévoilé.
La Fondation Kering (ex-PPR), née en 2009, lutte elle contre les violences faites aux femmes, tout comme la Fondation Chanel, née en 2011, oeuvre pour l’amélioration du niveau de vie des femmes.
Gucci, la marque phare de Kering, a en outre son propre musée à Florence et a récemment financé pour 340.000 euros la restauration d’une dizaine de tapisseries du XVIe siècle.
Sans oublier la fondation d’art contemporain de François Pinault, lancée en 2005 au Palazzo Grassi à Venise.