Tunisie – Agriculture – Béja : Les éleveurs ne sont pas responsables de la hausse des prix des moutons

Par : TAP

Les services agricoles de Béja indiquent que les moutons élevés dans la région sont loin de pouvoir répondre aux besoins du gouvernorat, à l’occasion de l’Aïd El Idha. Ils ont expliqué que les prévisions tablent sur un besoin de 60.000 têtes d’ovins, alors que la région ne peut en proposer à la vente que 42.000, tout en prévoyant une hausse des prix qui dépendent du système de production et de commercialisation.

Le directeur régional du développement agricole de Béja, Ali Makni, a souligné que les agriculteurs ne sont pas nombreux à pratiquer l’élevage du cheptel en raison de l’augmentation des prix des fourrages, notamment celui compensé qui a atteint 75 dinars pour un quintal.

Il a, en outre, accusé les intermédiaires dans la hausse du prix des ovins, rappelant que le système de production dans le milieu des petits agriculteurs est plus efficace et moins coûteux, grâce aux pâturages naturels, mais qu’ils sont obligés de vendre le surplus de leur besoins aux grands agriculteurs qui régissent, proportionnellement, les prix des ovins sur le marché, dans toutes les régions de la République.

Pour sa part, le chef du département de la production animale du Commissariat régional du développement agricole, Ismaïl Rehimi, a indique que Béja est l’un des gouvernorats qui produisent le plus d’ovins, avec 227.000 têtes l’année dernière, et 225.000 en 2012, de même qu’il produit 33.500 tonnes de viande rouge.

Le président de l’Union locale de l’agriculture de Teboursouk, Anis Bettahar, considère que “la hausse des coûts de production des ovins et la multiplication des vols des bêtes ont poussé les agriculteurs à s’éloigner, petit à petit, de ces activités”.

Des agriculteurs ont, eux aussi, souligné que “la hausse des prix des moutons n’est pas nécessairement liée aux agriculteurs”. Ils ont expliqué qu’elle “est le résultat de l’augmentation du prix des fourrages et ceux de l’entretien du troupeau, en plus des souffrances supportées par les éleveurs, lors de la hausse ou de la baisse des températures, surtout dans les zones montagneuses et difficiles d’accès”.