Wall Street hésite après un rapport décevant sur l’emploi

7f935d02db602a81aadcea0a03e5cb370922d286.jpg
La Bourse de New York (Photo : Spencer Platt)

[01/08/2014 14:41:00] New York (AFP) Wall Street hésitait peu après l’ouverture vendredi, tentant de discerner l’impact d’un rapport sur l’emploi un peu décevant sur la politique monétaire américaine: le Dow Jones, qui avait enregistré la veille sa pire chute en six mois, cédait 0,05% et le Nasdaq gagnait 0,14%.

Vers 14H10 GMT, le Dow Jones reculait de 8,63 points, à 16.554,67 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, grappillait 6,17 points, à 4.375,94 points.

L’indice élargi S&P 500 prenait 0,18%, soit 3,45 points, à 1.934,12 points.

La Bourse de New York s’était nettement repliée jeudi, ployant sous des résultats d’entreprises en demi-teinte, le défaut de paiement argentin et les inquiétudes sur l’économie européenne: le Dow Jones avait perdu 1,88%, à 16.563,30 points, et le Nasdaq 2,09%, à 4.369,77 points.

Selon le toujours très attendu rapport mensuel sur l’emploi américain diffusé avant le début de la séance, les Etats-Unis ont continué de créer des emplois en juillet (209.000), mais à un rythme plus faible que ne le prévoyaient les analystes.

Le taux de chômage est de son côté légèrement remonté, à 6,2%.

Certains observateurs considéraient toutefois que ces chiffres un peu décevants étaient de bon augure pour les marchés financiers puisqu’ils “tempèrent les craintes d’une remontée anticipée des taux d’intérêt” par la banque centrale américaine (Fed), a remarqué Patrick O’Hare de Briefing.com.

La politique monétaire ultra-accommodante menée par l’institution, avec des taux d’intérêt directeurs proches de zéro depuis 2008 pour inciter au crédit et stimuler la croissance, a en effet largement participé à la hausse des indices et à l’afflux d’argent dit facile sur le marché des actions notamment.

L’inflation sur un an aux États-Unis a par ailleurs ralenti légèrement en juin après trois mois de progression, s’élevant à 1,6% en juin, selon l’indice des prix associé aux dépenses de consommation (PCE).

Cette mesure de l’inflation très observée par la Fed reste ainsi encore sous l’objectif à moyen terme de la banque centrale qui est de 2%, lui laissant une marge de man?uvre suffisante pour poursuivre sa politique accommodante.

D’autres indicateurs reflétaient une image contrastée de l’économie américaine.

Selon une deuxième estimation de l’indicateur établi par l’Université du Michigan, le moral des ménages a baissé en juillet.

Sur le front de l’immobilier, les dépenses de construction ont reculé de façon inattendue en juin, selon le département du Commerce.

Mais la croissance de l’activité dans le secteur manufacturier a accéléré davantage que prévu en juillet dans le pays, selon l’indice des directeurs d’achat de ce secteur de l’association professionnelle ISM.

Et les revenus et les dépenses des ménages ont augmenté au même rythme soutenu en juin, de 0,4%.

– LinkedIn bondit –

Les courtiers digéraient par ailleurs une salve de résultats d’entreprises mitigés.

Le groupe de produits d’hygiène et cosmétiques Procter & Gamble, qui a augmenté ses bénéfices plus que prévu sur son exercice clos fin juin, en dépit de ventes un peu décevantes, prenait 3,36% à 79,92 dollars.

Le groupe énergétique Chevron a lui fait mieux que prévu au deuxième trimestre, bénéficiant de cessions d’actifs, mais sa production a été affectée par la maintenance de certains puits pétroliers. Son action reculait de 0,65% à 128,40 dollars.

LinkedIn, le réseau social professionnel, bondissait de 11,20% à 200,87 dollars grâce à son chiffre d’affaires plus important qu’attendu.

Le constructeur de voitures électriques Tesla, l’un des chouchous de Wall Street, a pour sa part fait état de bénéfices et d’un chiffre d’affaires supérieurs aux attentes, ravissant les investisseurs (+2,78% à 229,51 dollars).

Les constructeurs automobiles plus traditionnels GM et Ford ont de leur côté enregistré en juillet des ventes mensuelles plus vus depuis le début de la crise financière.

Les ventes de GM (stable à 33,82 dollars) ont ainsi augmenté de 9% sur un an, se hissant à leur plus haut niveau depuis 2007, tandis que celles de Ford (+0,41% à 17,09 dollars) progressaient de 10%, leur meilleur mois de juillet depuis 2006.

Le marché obligataire évoluait sur une note contrastée. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,547% contre 2,556% jeudi soir, tandis que celui à 30 ans progressait à 3,337% contre 3,311% la veille.

NasdaqNyse