Plutôt discrets et prudents sous Ben Ali, à l’instar de beaucoup d’autres groupes qui avaient peur de susciter l’appétit rapace des clan Ben Ali et Trabelsi, par un développement trop rapide et visible, les trois branches de la grande famille Bouchamaoui –représentées par Al Majdi Holding (héritiers de Abdelmajid Bouchamaoui), Hédi Bouchamaoui Holding (héritiers de Hédi Bouchamaoui) et Bochra Holding (enfants de Rachid Bouchamaoui)- se sont libérées et multiplient les investissements notamment depuis un an.
Bochra Holding –associé à Al Majd Holding dans Bouchamaoui Industrie et Medex Petroleum Ltd- a récemment étendu son périmètre à l’importation et à la vente de gros équipements industriels, en créant Global Resources Network qui sera pilotée par les enfants de Rachid (Raouf, Anis, Ramzi et Rafika Bouchamaoui Karoui).
De manière concomitante, Al Majd Holding intègre le ciment à son activité en prenant, via sa société d’investissement en capital-risque (Sicar Zarat), une participation dans Ciment de la Méditerranée Gafsa (CMG), après que les promoteurs espagnols du projet se sont séparés de l’homme d’affaires Ali Hlioui.
De manière quasi-concomitante, les héritiers de feu Abdelmajid Bouchamaoui ont cédé, au fonds d’investissement Abraaj, la Polyclinique Ettaoufik, dont ils avaient fait l’acquisition en 1997, probablement pour se concentrer sur d’autres projets.
De son côté, Hédi Bouchamaoui Group (HBG), fondé par feu Hédi Bouchamaoui et aujourd’hui contrôlé et dirigé par ses enfants, et jusqu’ici actif principalement dans le textile et le pétrole (Dabaa Petroleum Company, Egypte), investit à tour de bras depuis près d’une année: restauration (Food Investments Plus), prise de 5% dans UIB-Société Générale et entrée au capital de Vermeg Group de Badreddine Ouali, concession automobile (rachat de City Cars, concessionnaire de KIA, avec le groupe Chabchoub), foires et salon (Capital Club Tunisie, avec Kamel Lazaar, patron de Swicorp), etc. Et d’après une source proche, les héritiers de Hédi Bouchamaoui n’entendent pas en rester là, qui disposent d’une grosse cagnotte pour leurs futurs investissements et acquisitions.
Mais le big bang des Bouchamaoui ne se limite pas aux affaires. Certains d’entre eux se sont également lancés dans l’action associative. Les plus actives dans ce domaine sont certainement les sœurs Wided et Amel Bouchamaoui qui, après le 14 janvier 2011, ont pris la tête de deux structures entrepreneuriales parmi les plus importantes dans le pays: l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) pour la première, et la Tunisian American Chamber of Commerce (TACC), pour la seconde.
Des trois branches de la famille Bouchamaoui, les héritiers de Hédi Bouchamaoui sont les plus férus de ce genre d’activités. N’oublions pas qu’avant ses sœurs, Tarek Bouchamaoui s’est distingué dans le domaine sportif en occupant le fauteuil de président de la commission d’arbitrage de la Confédération Africaine de Football (CAF) qu’il a abandonné en mai 2013. Une expérience qui a peut-être inspiré son cousin Raouf (fils de Rachid Bouchamaoui) qui, décembre 2012, a créé «Le Comité Paralympique Tunisien» dans le but de promouvoir le sport pour les personnes handicapées en Tunisie.
Les héritiers d’Abdelmajid Bouchamaoui semblent quant à eux guère intéressés par l’activité associative en général. Pourtant, ils ont été précurseurs dans ce domaine par le biais de l’aîné, Ahmed Bouchamaoui, qui a été, au tout début de la présidence de Hamdi Meddeb, l’un des principaux dirigeants de l’Espérance Sportive de Tunis.
