La Bourse de Paris face aux écueils chinois et américains avant Pâques

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Ludovic Marin)

[12/04/2014 08:43:56] Paris (AFP) La Bourse de Paris va tenter de garder le cap la semaine prochaine dans le flot d’indicateurs, notamment chinois, et de résultats américains attendus, qui laisse présager une importante volatilité avant la pause de Pâques.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 2,65% et terminé vendredi à 4.365,86 points. Depuis le 1er janvier 2014, il a gagné 1,63%.

La semaine prochaine de quatre jours, la Bourse étant fermée Vendredi Saint, s’annonce chargée en publications statistiques et d’entreprises, mais plutôt en dehors de la zone euro.

La cote parisienne va avoir “pas mal de raisons de réagir et de motifs de s’inquiéter ou de se rassurer”, relève Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC.

“Malgré une semaine plus courte, les sources d’intérêts vont être nombreuses pour les acteurs financiers”, note également les analystes du bancassureur ING.

Les investisseurs parisiens devraient donc regarder plutôt du côté des deux premières économies mondiales.

La Chine concentrera les annonces mercredi, avec son PIB au premier trimestre, sa production industrielle, ses ventes de détails et ses investissements en capital fixe en mars.

“Les chiffres chinois donnent souvent le ‘la’ de la perception des investisseurs sur la situation des pays émergents, il y a donc pas mal de volatilité à attendre”, d’autant “qu’il est peu probable d’avoir une très bonne surprise sur le PIB”, estime M. Mourier.

“Il y a également beaucoup de grosses publications d’entreprises aux États-Unis qui offriront d’autres raisons de réagir, alors que les investisseurs s’interrogent ouvertement, et de plus en plus, sur la valorisation de certaines actions en particulier dans le domaine des nouvelles technologies”, complète-t-il, en faisant référence au plongeon du Nasdaq, l’indice technologique américaine dont le décrochage a entraîné dans son sillage toutes les Bourses européennes.

Au bout du compte la Bourse de Paris “va rester à la remorque des marchés américains et des indicateurs chinois”, selon lui.

– ‘Phase de repositionnement’ –

“Beaucoup d’indicateurs sont au programme, mais ce qui va surtout compter, ce sont les résultats américains”, prévoit pour sa part Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque.

La semaine prochaine, les mastodontes seront au rendez-vous avec entre autres Citigroup, Bank of America, Goldman Sachs, Morgan Stanley, ou encore Yahoo!, Google, Intel, Coca-Cola, Pepsico et General Electric.

Concernant la Chine, la crainte d’un ralentissement chinois pourrait avoir un effet défavorable, “car les investisseurs n’arrivent pas encore à intégrer le fait que le pays cherche une croissance durable”, explique-t-il.

Pour M. Dembik, “tous ces éléments risquent de fortement influencer à la baisse l’indice CAC 40 qui peut redescendre jusqu’à 4.200 points” sur un marché qui est entré “dans une phase de repositionnement”.

Côté américain, une salve d’indicateurs est aussi attendue: ventes de détails en mars, inflation et mises en chantiers de logements en mars, demandes hebdomadaires d’allocations chômage et activité industrielle des régions de New York et Philadelphie en avril. Sans compter la publication du livre Beige de la Réserve fédérale américaine mercredi.

En Europe, “le chiffre le plus attendu sera celui de l’inflation en mars” dans la zone euro, avec une 2e estimation “qui pourrait à nouveau alimenter les spéculations autour d’une action de la BCE”, tandis que le baromètre allemand ZEW “sera examiné à la recherche d’un signe éventuel de l’impact des tensions en Ukraine sur le moral” des investisseurs allemandes, détaille ING.

La semaine à venir devrait donc s’avérer aussi incertaine et influencée par les marchés américains que la précédente.

“L’absence d’indicateurs clés ne semble avoir permis aux investisseurs de réfléchir à leurs positions”, affirme M. Mourier.

Les grandes man?uvres de fusions-acquisitions n’ont au final, “pas eu d’effet d’entraînement sur l’ensemble de l’indice”, selon MM. Mourier et Dembik.

Pas plus que la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, Manuel Valls, qui n’a eu “strictement aucun effet”, remarque M. Dembik.

Les investisseurs français “restent uniquement sur des préoccupations globales, comme la croissance chinoise ou les entreprises américaines”, mais, selon lui, “la volatilité observée cette semaine sur le CAC montre que le marché est entré dans une phase où les investisseurs ne savent plus à quel saint se vouer”.