Tunisie – Projet de loi de Terres des hommes : Les handicapés ont-ils des droits dans notre pays?

L’Association Terre des Hommes a déposé une proposition de loi en date du 10 mars 2014 au bureau de l’ANC. Le président de ladite association, Abdelhamid Khairi, a d’ores déjà distribué le texte de la loi en format papier aux députés et une demande d’audition a été déposée en date du 28.

handicap-680.jpgLa loi plaide en faveur des droits sociaux et économiques des handicapés en Tunisie, une population marginalisée et dont la voix ne porte apparemment pas.

Pourtant, à l’international, «la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme ont proclamé et sont convenus que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, réaffirmant le caractère universel, indivisible, interdépendant et indissociable de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales, et la nécessité d’en garantir la pleine jouissance aux personnes handicapées sans discrimination».

L’Association Terre des Hommes milite pour une cause juste et rappelle à ceux qui se sont évertués à accentuer leurs actions et leurs interventions télévisées -pour la plupart populistes- qu’il est d’autres franges de la société autrement marginalisées, tels les handicapés qui ne sont ni des terroristes ni des criminels. N’oublions pas de rappeler à ceux qui risquent de l’oublier que le nouvel ordre «nahdhaoui» établi en Tunisie depuis 2011 a remis au goût du jour les «tribus», un nouveau concept apporté par une classe politique dont le seul projet se réduit à diviser pour mieux régner et surtout par et dans le chaos.

Pour Abdelhamid Khairi, il s’agit de «défendre une cause juste et convaincre, Constituante et opinion, de la pertinence de notre projet à travers la Commission des pouvoirs législatif. Chose qui n’est pas encore gagnée. Quant aux médias, ils ne jouent pas vraiment leur rôle et ne sont pas conscients qu’il s’agit non seulement d’une question d’actualité mais surtout d’une question politique par excellence».

Qui pourrait le contredire face à des médias qui trouvent plus excitant, plus exaltant et plus sensationnel d’inviter sur leurs plateaux un terroriste, un prêcheur, un contrebandier, un artiste de cabaret ou encore une jeune fille désaxée manipulée que d’inviter des personnes qui ont réellement besoin que l’on parle d’eux et qu’on leur donne la place qui leur est due dans la société. Car être handicapé, cela n’arrive pas qu’aux autres, il suffit d’un petit accident et vous voila plongé dans un nouvel univers et une nouvelle vie. D’où l’importance de l’existence d’associations telle «Terre des hommes» qui défend le droit de chacun d’entre nous d’exister dans son pays et en premier lieu à travers l’exercice de ses droits civiques.

Les personnes non atteintes d’un handicap mental ont le droit de participer autant que leurs concitoyens et concitoyennes dans la promotion, l’élaboration et l’évaluation aux niveaux national, régional et international des politiques, plans, programmes et autres mesures pour l’égalisation des chances des personnes handicapées.

Pour pouvoir assurer plus de représentativité à l’échelle des instances législatives et des centres de décisions, les personnes handicapées doivent également être plus présentes au niveau de l’électorat et du parlement. «Terres des hommes» appelle à ce qu’au moins 6 sièges soient consacrés à la population handicapée au Parlement et à ce que les candidats ou candidates handicapés puissent bénéficier de privilèges touchant à leurs campagnes électorales, qu’il s’agisse de campagne touchant les collectivités locales ou autres, et devraient pouvoir bénéficier d’une discrimination positive, à l’instar des régions, pour être équitablement représentées à l’échelle nationale.

Il est triste que nos différentes leaderships ne se préoccupent pas réellement des pans de société qui méritent toute leur attention. Alors que nous avons tous autant de droits et d’obligations les uns que les autres et dans la mesure des moyens qui s’offre à nous.

Et de toutes les manières, puisqu’on a institué la discrimination positive à l’avantage des régions «marginalisées» autant en faire pour des personnes dans le désarroi et qui ont beaucoup à donner à leur pays.