Australie : croissance robuste malgré la décélération du secteur minier

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éant minier BHP Billiton, montrant la mine de minerai de fer de Mount Newman, en Australie occidentale

[05/03/2014 07:28:48] Sydney (AFP) La croissance australienne s’est accélérée au dernier trimestre 2013, et à un rythme supérieur aux prévisions, bien que l’économie traverse une période délicate de transition après plus d’une décennie de boum minier.

Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,8% sur les trois derniers mois 2013 par rapport au trimestre précédent et de 2,8% sur un an, a annoncé mercredi le Bureau des statistiques.

Ces taux sont supérieurs aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 0,7% sur le trimestre et 2,5% sur un an.

Au troisième trimestre 2013, le PIB avait affiché une hausse de 0,6% sur trois mois et de 2,3% sur un an.

Le dollar australien s’est renchéri après l’annonce de ces chiffres, à 90 cents US, contre 89,31 cents mardi soir.

“Les tendances révélées aujourd’hui montrent que nous allons dans la bonne direction”, s’est félicité le Trésorier, équivalent en Australie du ministre des Finances, Joe Hockey.

Les exportations sont le principal facteur expliquant les bons chiffres du dernier trimestre 2013.

Ils indiquent que “la transition du minier vers le non-minier s’effectue à une vitesse supérieure à celle que nous avions prévu”, note Diana Mousina, économiste à la Commonwealth Bank. Elle souligne également la reprise “ferme” du secteur immobilier résidentiel.

La veille, la Banque de réserve australienne (RBS) avait laissé ses taux inchangés, qui sont actuellement au plus bas historique de 2,50%. Elle estimait que le niveau actuel des taux et la baisse de la devise australienne suffisaient pour le moment à relancer la machine.

La demande des ménages se raffermit, une hausse est attendue dans le secteur du bâtiment et quelques indicateurs de confiance des entreprises montrent des signes d’amélioration, soulignait-elle.

Mais elle notait aussi que l’investissement dans le secteur des matières premières devrait décliner “de manière significative” au fur et à mesure que le boom minier arrive à essoufflement, alors que les autres pans de l’économie montrent peu de signe d’amélioration.

– 2014, année difficile –

Certains analystes sont moins convaincus et tablent sur une prochaine baisse des taux au cours des prochains mois.

Depuis 2011, la banque centrale a baissé ses taux huit fois afin de soutenir l’économie du pays en pleine transition.

L’Australie a bénéficié depuis plus de dix ans du boum de l’industrie minière, grâce à la forte demande des pays émergents dont la Chine. Son économie est en expansion depuis plus de 21 années consécutives.

C’est ainsi le seul grand pays développé à avoir échappé à la récession de 2008/2009 et il affiche depuis plusieurs années un taux de chômage inférieur à 6%.

Mais les investissements dans ce secteur vont peu à peu décroître, en raison de la baisse des cours des matières premières et du ralentissement de la croissance en Chine, et l’économie australienne doit à présent se trouver d’autres moteurs de croissance.

Le chômage a ainsi atteint les 6% en janvier, pour la première fois depuis plus de 10 ans. Au plus fort de la crise financière mondiale de 2008/2009, il était de “seulement” 5,8%.

2014 sera certainement une année difficile pour l’économie australienne, estime Daniel Martin, économiste chez Capital Economics.

“Il est vrai qu’un dollar australien plus faible, des taux d’intérêt au plus bas et une reprise du marché immobilier vont soutenir la croissance en 2014”, écrit-il dans une note.

“Mais les investissements des entreprises vont décroître dans le sillage d’une croissance ralentie en Chine, et la consommation des particuliers sera freinée par le niveau élevé de l’endettement des ménages. Nous prévoyons par conséquent une croissance de 2% en 2014, après 2,4% en 2013”, poursuit-il.