Tunisie – Urbanisme : L’Etat doit revoir la planification urbaine du pays

Par : TAP

urbanisme_tunisie-15022014.jpgLa
planification urbaine en Tunisie a dépassé, aujourd’hui, les moyens de l’Etat,
ce qui explique l’apparition de difficultés à maîtriser les effets de la
croissance urbaine (lutte contre l’habitat anarchique, l’économie informelle et
la dégradation de l’environnement …), a relevé Adnene Haydar, chef du
département géographie à l’université de Tunis.

Intervenant, vendredi, lors d’un séminaire organisé à Tunis sur le thème “la
planification urbaine: aspects environnementaux et citoyenneté”, Haydar a appelé
l’Etat tunisien, qui restera “l’acteur principal dans la planification urbaine”,
à associer et impliquer la société civile, dans la solution des problèmes
inhérents à cette question.

Les villes tunisiennes ont connu, depuis plusieurs années, une croissance
démographique très rapide et les 2/3 de la population y vivent.

Evoquant les problèmes actuels de l’urbanisation, qui demeure une question
complexe en Tunisie, Haydar a fait savoir que l’urbanisation a favorisé une
croissance économique soutenue dans le pays, sauf que cette croissance était
plus importante dans les villes du littoral qui affichent aujourd’hui les
meilleures performances au détriment des villes de l’intérieur (régions de
l’ouest, du sud et du sud-est).

D’après lui, la Tunisie devra maintenir la croissance dans les villes du
littoral, tout en tenant compte des besoins d’accompagnement de ces villes, et
s’intéresser en même temps, à l’investissement dans les villes de l’intérieur, à
travers la mise en place des infrastructures nécessaires qui y manquent.

L’urbanisation a favorisé une croissance démographique rapide et un exode rural
continu qui a crée le problème de renouvellement des élites économiques et même
politiques dans ces régions. Ceci a “affecté l’économie, influé sur ses
performances, entraîné la stagnation de l’activité économique et son recul dans
les régions intérieures”, a-t-il souligné.

“Les villes tunisiennes sont soumises à des pressions environnementales de plus
en plus fortes, à savoir la dégradation des zones urbaines, des zones agricoles
et du paysage, la pollution de l’environnement, les problèmes d’assainissement
des eaux usées et de traitement des déchets”.

Dans ce contexte, Haydar a mis l’accent sur l’impératif d’apporter les
instruments et politiques appropriés pour une bonne planification urbaine,
appelant à introduire un nouvel axe dans les politiques d’urbanisation déjà
instituées, celui du «marketing du territoire», qui consiste à engager les
villes dans une dynamique d’attraction des investisseurs, dans la mesure ou
chaque ville met en exergue ses atouts pour créer de la valeur ajoutée dans sa
région.

Il s’agit également de ne pas se limiter aux problèmes d’approvisionnement en
eau et en électricité, qui était la principale priorité accordée par l’Etat et
de s’orienter vers la solution des problèmes de collecte et de recyclage des
déchets et des autres problèmes environnementaux.

Ce séminaire est organisé conjointement par la fondation Friedrich Ebert,
l’association des tunisiens diplômés de l’université technique de Berlin et
l’université technique de Berlin.

WMC/TAP