çade de la Bourse de New York le 18 décembre 2013 (Photo : John Moore) |
[21/12/2013 09:53:19] New York (AFP) Les courtiers de Wall Street s’apprêtent à fêter Noël en toute sérénité, l’esprit apaisé d’avoir enfin un peu plus de clarté sur la politique monétaire américaine et comblés par les gains exceptionnels du marché cette année.
Le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette de la Bourse de New York réunissant 30 valeurs jugées représentatives, a gagné 2,96% au cours des cinq dernières séances, pour s’établir vendredi à 16.221,14 points, un record.
Le Nasdaq, à dominante technologique, s’est adjugé 2,59% pour terminer à 4.104,74 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a progressé de 2,42% pour finir la semaine à 1.818,32 points, là aussi un nouveau record. Depuis le début de l’année, l’indice a gagné plus de 27%.
La Bourse de New York clôturera plus tôt mardi et sera fermée mercredi mais cela ne devrait pas empêcher les indices d’au moins se maintenir, voire de poursuivre leur ascension, estimait Sam Stovall de S&P Capital IQ.
“Ce n’est pas encore la saison des résultats, toute la tension autour de la Fed est maintenant retombée, et l’économie continue de montrer des signes très encourageants”, justifiait-il.
La banque centrale américaine a en effet finalement annoncé qu’elle allait maintenir à un niveau très bas ses taux directeurs et réduire légèrement son soutien monétaire à l’économie à partir de janvier.
Les investisseurs ont interprété cette dernière décision comme le signe que la première puissance économique mondiale peut vraiment commencer à refermer le chapitre de la crise entamée en 2007.
Cessez-le-feu à Washington
à la Bourse de New York le 20 décembre 2013 (Photo : John Moore) |
Les divers indicateurs publiés dans la semaine ont conforté ce sentiment, qu’il s’agisse d’une croissance bien plus soutenue que prévu au troisième trimestre ou du bond des mises en chantier de logements en novembre à leur plus haut niveau en cinq ans.
Par ailleurs, “un cessez-le-feu temporaire à Washington a abouti à un accord sur un budget de deux ans, qui devrait permettre d’alléger un peu les contraintes sur les dépenses dans l’année à venir tout en continuant à faire baisser le déficit”, rappelait Douglas Porter, économiste à BMO Capital Markets.
Aussi, selon plusieurs analystes, il faudrait vraiment une catastrophe pour faire dérailler le marché d’ici la fin de l’année. D’autant que décembre est traditionnellement un très bon mois pour la Bourse.
Un point de fragilité reste toutefois lié à l’immobilier, selon Sam Stovall.
“Les derniers indicateurs sur le secteur sont un peu légers. On surveillera les chiffres sur les ventes des nouvelles maisons” lundi, disait-il.
Si l’immobilier continue à se montrer hésitant, “les investisseurs vont commencer à s’inquiéter de l’effet de la remontée des taux d’intérêt”.
Déjà, les indices ont un peu vacillé quand le rendement du bon du Trésor à 10 ans a frôlé le seuil des 3% après l’annonce de la Fed, signe que le coût du crédit pourrait un peu augmenter.
Pourtant “historiquement, ce chiffre se situe en moyenne de 0,5 à 1% en dessous du PIB et environ 2% au-dessus de des prix à la consommation. Il devrait donc être aux environs de 3,5% actuellement”, soulignait Sam Stovall.
“Il va sous doute s’approcher peu à peu de ce niveau l’an prochain, en même temps que l’économie s’améliore. Ce n’est donc pas un gros risque”, estimait-il.
Avant de s’absenter pour Noël, les investisseurs surveilleront aussi lundi les chiffres sur les revenus et la consommation des ménages ainsi qu’un indice de confiance sur le moral des consommateurs.