Malgré la crise, les immigrés “satisfaits” de vivre en Espagne

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ée à Ceuta en 2007 brandit le drapeau espagnol (Photo : Pedro Armestre)

[10/12/2013 17:58:18] Madrid (AFP) Malgré un chômage supérieur à celui des Espagnols, des salaires inférieurs et de moins bonnes conditions de vie, les immigrés dans leur grande majorité se disent “satisfaits” de vivre en Espagne et veulent y rester, selon une étude publiée mardi.

La quatrième économie de la zone euro affiche un taux de chômage de presque 26%, “mais le chiffre chez les immigrés est de 14,1% plus élevé”, a déclaré mardi à la presse la chercheuse Ileana Ligia Mihaila, l’un des auteurs de l’étude intitulée “Clés de l’intégration des immigrés en Espagne en 2013”, réalisée pour la Fondation Marianiste, qui se consacre à la défense de l’éducation.

Les Roumains, avec environ 869.000 personnes, suivis par les Marocains (environ 787.000) constituent la communauté immigrée la plus importante d’Espagne, selon l’Institut national de la statistique (Ine). Ils arrivent loin devant les Equatoriens (262.000 personnes) et les Colombiens (221.000).

Les immigrés “ont des salaires plus bas (que les Espagnols), de 1.200 euros par mois au maximum”, a souligné le sociologue Antonio Gutierrez. “Ils occupent des emplois moins qualifiés et il est donc évident qu’ils supportent plus difficilement la crise”, a-t-il ajouté.

Malgré cela, “et c’est là le paradoxe, ils sont raisonnablement satisfaits” de vivre en Espagne et “57% souhaitent rester y définitivement”, a-t-il ajouté.

Selon cette étude, élaborée à partir de 2.349 interviews d’immigrés âgés de 18 à 65 ans, réalisées entre février et mars 2011, 62,9% d’entre eux se déclarent “très ou assez satisfaits” de leur travail ou de leurs études, 44,2% de leur situation économique et 87,8% de leurs relations avec les autres.

Lorsque la crise a éclaté en 2008, le nombre d’étrangers arrivant en Espagne a commencé à décroître, avant que le solde ne devienne négatif (-0,7%) en 2011, selon l’Ine.

Cette tendance est due essentiellement au départ des Latino-Américains, arrivés très nombreux au début des années 2000, tandis que la présence des immigrés venus d’autres régions a continué à se développer.

“Il est évident que s’ils sont raisonnablement satisfaits ici, c’est parce que dans leur pays les conditions de vie sont pires aussi bien sur le plan économique que démocratique”, affirme Ileana Ligia Mihaila.

L’Espagne comptait en 1996 environ 500.000 immigrés légaux, un chiffre qui a explosé à cinq millions en 2006. En janvier 2012, ils étaient 5,7 millions dans le pays, soit 12% de la population, selon l’Ine.