IACE – Journées de l’entreprise 2013 : Les conditions de financement sont de plus en plus difficiles

Par : TAP

journee_entreprise-07122013.jpg «Environ 66% des PME Tunisiennes estiment que les conditions
de financement en Tunisie, sont de plus en plus difficiles », selon une étude
réalisée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), et présentée
vendredi à Sousse.

Cette étude effectuée en novembre dernier, auprès d’un échantillon de 153
entreprises a relevé également, que l’indice de perception de conditions de
financement des PME tunisiennes ( degrés de satisfaction par rapport aux
services proposés) se situe au niveau de -11,9 sur une échelle allant de -25 à
+25.

Présentant l’étude à l’occasion de l’ouverture de la 28ème session des journées
de l’entreprise, M. Abdelkader Boudriga, universitaire a affirmé que le
financement constitue le premier problème qui entrave le développement des PME
en Tunisie. A cet égard 21% seulement des demandes de financement déposées par
les PME auprès des banques sont satisfaites, alors que 34% donnent lieu à un
financement partiel, 29% sont refusées en raison des conditions non acceptées et
14% sont rejetés catégoriquement.

Par ailleurs, l’intervenant a fait état de disparités en ce qui concerne l’accès
au financement, d’un cadre réglementaire qui pénalise les PME, de structures de
gouvernance peu évoluées et d’un déficit d’institutions financières dans les
régions intérieures du pays.

Il a par conséquent, recommandé la création des Structures publiques d’appui aux
PME (sous forme de guichet unique), la refonte de la réglementation bancaire
relative au financement des PME, l’assouplissement des conditions de
tarification des services financiers pour les banques, la mise en place de
banques régionales et le renforcement de « reporting » sur les conditions de
financement des PME.

Commentant les résultats de cette étude, M. Mustapha Kamel Nabli, ancien
gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a indiqué que le problème de
financement, qui date de plus de 40 ans, est un problème structurel.

Il a attiré l’attention sur l’absence de grandes et moyennes entreprises en
Tunisie, le tissu économique étant composé dans sa majorité écrasante de
petites, très petites et micro entreprises, lesquelles ou bien demeurent petites
même, après des années de fonctionnement, ou bien disparaissent, ce qui est de
nature à entraver la création d’emplois et de richesses.

Selon lui, le financement demeure la locomotive à même d’apporter une dynamique
de croissance pour ces entreprises, D’où, la nécessité de réformer le secteur
bancaire pour qu’il puissent soutenir davantage les PME, par le biais des
crédits, mais également, à travers un accompagnement et soutien durant les
phases les plus cruciales, a-t-il dit.

De leur côté, les PME sont invitées à faire preuve de transparence et à honorer
leurs engagements financiers en respectant les termes des contrats des crédits
conclus avec les banques a ajouté M.Nabli.

Pour le directeur général du Groupe City Transport Adnène Ben Salah, les
véritables problèmes de financement sont affrontés par l’entreprise, non pas
lors de sa création, mais plutôt durant la phase de développement ( 5 à 10 ans
après la création).

« C’est durant cette phase que l’entreprise a besoin de soutien financier, et en
fonction de ce soutien, ou bien elle évolue, ou bien elle demeure petite et
^même disparaît.» a-t-il ajouté.

De son côté, M. Laurent Gonnet, expert du secteur financier à la Banque
Mondiale, a pointé du doigt le manque de transparence qui caractérise les
entreprises tunisiennes, soulignant que le taux de créances douteuses s’élève en
Tunisie à 24%, contre 5% au Maroc. Le déficit de transparence incite les banques
à faire preuve de davantage de sévérité lors de l’octroi des crédits, a-t-il
dit.

Le financement de l’entreprise est au centre 28ème session des journées de
l’entreprise 2013, qui se tiennent les 6 et 7 décembre comme chaque année à
Sousse et ce à l’initiative l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).