Tunisie : Petrofac peine à démarrer l’exploitation de deux puits de gaz naturel à Kerkennah

Par : TAP

La société pétrolière britannique Petrofac fait face à des difficultés pour l’exploitation de deux nouveaux puits de gaz naturel découverts récemment sur les îles Kerkennah (gouvernorat de Sfax).

D’après les indications du directeur général de Petrofac, Imed Derouiche, au correspondant de l’agence TAP à Sfax, ces difficultés concernent “l’interdiction du passage du gazoduc faite par quatre familles des îles Kerkennah qui prétendent être les propriétaires du terrain, sans toutefois présenter de documents pouvant le prouver”.

Dans ce sens, Derouiche considère que “ces obstacles au démarrage de l’exploitation par Petrofac de ce nouveau projet qui va augmenter le nombre des puits de gaz naturel, ne sert pas les intérêts de la Tunisie, du fait que ces deux nouveaux puits vont aider à la réduction des quantités de gaz importés d’Algérie”.

Le directeur général de Petrofac a, en outre, exprimé son “mécontentement face aux entraves faites aux activités de la société, malgré sa participation à l’impulsion du développement sur l’île, à travers la création de nombreux postes d’emploi pour les habitants dépassant parfois les besoins de l’entreprise et l’aide financière dépassant les deux millions de dinars par an, qu’elle présente pour les activités sociales et de développement”.

D’autre part, Derouiche a fait planer la menace “de délaisser ce projet, en cas d’absence d’intervention pour garantir la sécurité de l’entreprise et de ses employés, surtout qu’un cadre de nationalité anglaise travaillant dans la société avait été agressé, la semaine dernière, par des employés de l’entrepreneur chargé de l’installation du gazoduc”, considérant que “cette agression est une ligne rouge et qu’elle est inacceptable”.

De son côté, un responsable local a indiqué que ceux qui s’opposent au démarrage du projet “avait fait obstacle aux travaux parce qu’ils ne sont pas satisfaits des compensations financières accordées en comparaison avec celles fournies à d’autres familles sur les terrains desquels passe le gazoduc”.

Il a ajouté que les protestataires exigent “une somme de 60 mille dinars par mois pour permettre le passage du gazoduc, alors que les compensations fournies aux familles qui ont présenté des titres de propriétés des terrains ont reçu des compensations plus basses pour toute la période de l’exploitation estimée à 30 ans que celle exigées par les opposants au passage du gazoduc”.

Un groupe de jeunes et d’habitants de la localité d’Ouled Bouali et de la petite Mellita avaient observé, samedi dernier, un sit-in sur le champ d’exploitation de Sidi Fraj pour demander “une participation plus importante de la société dans les efforts de développement et d’emploi” et le mouvement de protestation avait été dispersé après l’intervention du délégué de la zone.

WMC / TAP