Tunisie – Crise politique : Le président du “Comité de médiation…” soumet son rapport à Ali Larayedh

Par : TAP

ali-22082013.jpgLe
chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, s’est entretenu, mercredi 21 août
au Palais du gouvernement, avec un des membres du Comité de médiation entre les
protagonistes politiques”, Abderrazak Kilani, qui lui a remis le rapport
préliminaire du Comité.

Le texte comporte un ensemble de propositions relatives au travail de
l’Assemblée nationale constituante, à l’agenda politique pour la période à venir
et au mode de fonctionnement du gouvernement.

Dans une déclaration de presse à l’issue de l’entretien, Kilani a indiqué que
ledit rapport était le fruit de trois semaines de démarches et de contacts avec
diverses parties prenantes politiques et sociales, ainsi qu’avec certaines
personnalités nationales.

Il a précisé que l’initiative du Comité procédait d’un certain nombre d’axiomes,
à savoir principalement l’opposition de toute idée impliquant la dissolution de
l’Assemblée constituante et le soutien à la proposition de formation d’un
gouvernement sans préjuger de sa nature ou de sa morphologie mais avec toutefois
pour mission de conduire le pays vers des élections loyales et transparentes.

La mission impartie au gouvernement ainsi préconisée, a-t-il ajouté, consiste
également à mettre en route une stratégie sécuritaire de lutte contre le
terrorisme et surtout à donner suffisamment de garanties afin que les élections
aient lieu dans un climat favorable. C’est, a-t- il insisté, ce qui commande
d’assurer la neutralité de l’administration et des mosquées par rapport à la vie
politique et de mettre sous contrôle le financement des partis et associations,
outre l’observation, par les parties prenantes politiques et sociales, d’une
“trêve politique et médiatique” pour mettre de côté tous les facteurs
générateurs de tensions, désamorcer la violence et assainir le climat général.

Evoquant les divergences entre les protagonistes politiques au sujet de la
dissolution ou non de l’Assemblée constituante et du gouvernement, Kilani a
indiqué que son Comité avait préconisé un compromis consistant en la
promulgation d’une loi fixant l’agenda des travaux de l’ANC et édictant des
dates limites impératives pour l’élaboration de la loi électorale, d’ici fin
novembre 2013, et l’organisation d’élections au plus tard fin mars 2014.

Le Comité a aussi proposé de faire en sorte que l’Instance supérieure
indépendante des élections puisse commencer à fonction dès avant la promulgation
de la loi électorale, afin qu’elle procède à l’inscription des électeurs qui
représente sa principale tâche.

Le Comité a également recommandé d’appliquer les mêmes dispositions que celles
du décret-loi 2001-35 sur la base duquel les élections du 23 octobre 2011
avaient été organisées, a-t-il ajouté.

Pour ce qui est du second point controversé se rapportant au gouvernement, le
comité a préconisé, selon Abderrazak Kilani, un compromis consistant en la
nomination de deux chefs du gouvernement adjoints chargés respectivement de
l’économie et du dossier sécuritaire, postes à confier à deux personnalités
nationales indépendantes hors Troïka et bénéficiant de la confiance de toutes
les parties, ces deux personnalités devant être toutefois investies de toutes
les prérogatives à même de leur permettre de prendre en charge les deux grands
dossiers en question.

Toujours selon Kilani, le comité a proposé que soit amendé l’article 7 de la loi
portant organisation provisoire des pouvoirs publics de manière à déléguer au
chef du gouvernement de légiférer par décrets-lois dans les domaines économique
et social et concernant certaines grandes questions comme la lutte
anti-terroriste, sous réserve que lesdits décrets-lois soient pris après accord
du gouvernement et sous le contrôle a posteriori de l’Assemblée nationale
constituante.

Kilani a assuré qu’au fil de l’élaboration de son rapport, que le comité de
médiation avait pris en compte l’intérêt du pays bien davantage que celui des
partis, au vu des défis économiques et sécuritaires majeurs auxquels le pays est
confronté, invitant toutes les parties prenantes politiques à prendre conscience
de la gravité de l’étape.