Mattel souffre de la mauvaise santé de Barbie

362017ecac2a323f0dc18db77fa48f11abec6ec0.jpg
ées Barbie exposées par le fabricant Mattel à la foire internationale du jouet de New York, le 14 février 2010 (Photo : Stan Honda)

[17/07/2013 16:59:47] New York (AFP) Le fabricant américain de jouets Mattel a continué de souffrir au deuxième trimestre de la mauvaise santé de la célèbre Barbie, qui s’est conjuguée à des éléments exceptionnels pour grever son bénéfice net de 24% sur un an.

Avec un bénéfice net de 73,3 millions de dollars au deuxième trimestre, le groupe basé à El Segundo (Californie, ouest des Etats-Unis) a été sanctionné dès l’ouverture de Wall street mardi. A 14H00 GMT, il perdait 6,50% à 43,32 dollars.

Ajusté par action, mesure la plus regardée par les marchés, le bénéfice ressort en effet à 21 cents (incluant un impact négatif des taux de change de 3 cents), contre 28 cents sur la même période de l’année précédente. Ce niveau est très inférieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur 32 cents.

“Dans l’ensemble, nos performances sous-jacentes sur le premier semestre correspondent à nos objectifs financiers à long terme en ce qui concerne les ventes et la croissance du résultat opérationnel”, a commenté Bryan Stockton, PDG de Mattel, cité dans un communiqué.

“Nous avons connu un nouveau trimestre de croissance du chiffre d’affaires et de marges brutes solides mais les bénéfices plus faibles au deuxième trimestre découlent d’une charge pour dépréciation d’actifs et d’investissements stratégiques réalisés pour soutenir la croissance future” du groupe, a-t-il expliqué.

Le chiffre d’affaires du groupe a grignoté 1% à 1,16 milliard de dollars hors effets de change alors que les analystes escomptaient en moyenne 1,22 milliard.

Les ventes ont reculé de 2% en Amérique du nord et progressé de 4% dans le reste du monde, a relevé le groupe, soulignant que sa marge brute trimestrielle est restée stable à 51,3%.

Les produits estampillés Mattel ont augmenté leur chiffre d’affaires de 1% à 792,4 millions, avec des situations contrastées: Barbie a engrangé 12% de moins qu’il y a un an tandis que les autres jouets pour filles ont bondi de 24%.

Monster High prend le relais de Barbie

Le vif succès de la gamme de poupée “gothiques” Monster High, lancée en 2010 pour les fillettes, s’est confirmé, tout comme celui de la nouvelle marque American Girl, des poupées plus traditionnelles inspirées de personnages réels, qui a poursuivi sur sa lancée avec +14% à 78,2 millions de dollars.

Les dirigeants du groupe ont reconnu lors d’une conférence téléphonique que Barbie pouvait être partiellement cannibalisée par cette nouvelle concurrence, sans pouvoir le quantifier.

Selon M. Stockton, les ventes de la célèbre poupée mannequin restent encore supérieures à celles de 2010 et auraient surtout été pénalisées par le décalage sur le second semestre des campagnes de promotion habituellement menées en début d’année.

Reste qu’elle va devoir affronter de nouvelles venues: Mattel lance actuellement Ever After High, une gamme inspirée de Monster High mais plus proprette à destination des 9-13 ans. Le déploiement mondial est prévu cet automne.

b3d4d0ccdd68dda43c4c8f62e794523255e1245d.jpg
ée de la marque American Girl, le 4 avril 2013 à Arlington, en Virginie (Photo : Brendan Smialowski)

Les marques phares du groupe comme les petites voitures Hot Wheels et Matchbox ou les jeux pour nourrissons Fisher-Price ont, à l’instar de Barbie, continué de souffrir avec respectivement -6% et -3%.

Le groupe compte tout particulièrement sur les lancements de nouveaux produits à l’automne pour leur faire remonter la pente. Et sur les évolutions engagées pour Fisher-Price et Polly Pocket.

Mattel a par ailleurs constaté une diminution des stocks des revendeurs américains qui opèrent une “gestion très stricte des inventaires”. Ses propres stocks ont, à l’inverse, augmenté (+6%) “du fait de coûts supérieurs, des préparatifs pour les loisirs estivaux et des lancements de produits franchisés”.

Par zone géographique, le chiffre d’affaires a progressé de 3% en Europe, grâce au dynamisme en Russie et en Europe de l’est et malgré la “mollesse” en Europe du sud. En Amérique latine, il a gagné 5% grâce à une forte croissance au Mexique et au Brésil et en Asie-Pacifique 1% avec une hausse en Chine et en Inde et un repli en Australie.

Le résultat opérationnel a, pour sa part, chuté de 28% à 94,8 millions. Il a notamment été affecté par une dépréciation d’actifs de 14 millions de dollars.

Mattel compte verser un dividende trimestriel de 36 cents par action (31 cents un an plus tôt) et a racheté pour environ 119 millions de dollars de ses propres actions. Il a accru son programme de 500 millions de dollars.